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Recul des IDE au sud de la Méditerranée : L'Algérie s'en tire bien

par Salem Ferdi

L'Algérie est l'un des pays qui ont le mieux résisté au reflux des investissements directs étrangers en 2011 dans les pays du sud de la Méditerranée, à la suite des troubles politiques liés au Printemps arabe.

Selon un bilan de l'observatoire Anima-Mipo, sur onze pays du sud de la Méditerranée objets de l'étude, l'Algérie, la Turquie et Israël sont les pays qui s'en sortent le mieux. Ce bilan corrobore, pour l'Algérie, les données du «rapport mondial des investissements» 2012 de la CNUCED qui mettait en exergue l'impact des «Printemps arabes» sur les investissements directs étrangers. Le rapport constatait qu'entre 2010 et 2011, le flux d'IDE à destination de l'Afrique du Nord est en effet passé de $ 13,6 milliards à 5,8 milliards, soit une chute brutale de -57%. L'Egypte et la Syrie avaient été fortement impactés alors que l'Algérie ($ 2,6 milliards) et le Maroc ($ 2,5 milliards) sont restés stables. Le bilan d'Anima-Mipo pour 2011 confirme la stabilité des IDE en direction de l'Algérie. Il permet, au passage, au gouvernement de relever que la règle du 51/49%, contestée par les opérateurs, n'a pas eu d'impact sur le flux des IDE. L'absence de «contamination» du Printemps arabe en Algérie aurait ainsi préservé les flux d'investissements, plutôt modestes, contrairement aux autres pays. Le bilan, qui couvre onze pays (Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Libye, Maroc, Autorité palestinienne, Syrie, Tunisie, Turquie), souligne que les niveaux d'investissements étrangers de 2011 sont les plus bas des six dernières années. Ils ont été de 26,5 milliards d'euros en 2011 contre 38,5 milliards en 2010.

Un recul très sensible de 31%. Cette régression des investissements s'accompagne aussi d'une réduction assez consistante du nombre des projets d'IDE: 647 projets pour 2011 contre 834 pour 2010.

LEADERSHIP EUROPEEN AFFAIBLI

Le bilan 2011 qui n'était toujours pas mis en ligne, hier, sur le site d'Anima, souligne que la situation n'est pas homogène. «Seuls l'Algérie, qui a connu cependant quelques manifestations, Israël et la Turquie ont finalement été épargnés par les troubles politiques, et s'en sortent bien dans ce bilan», indique le rapport. Pour les autres pays, les troubles politiques internes combinés à une crise économique sévère en Europe ont eu un impact important. Pour ces pays, indique le rapport, «les effets immédiats de cette période de révolution et de transition politique sur fond de crise économique en Europe sont sévères». Le bilan relève, par ailleurs, un affaiblissement du poids des investissements européens au sud de la Méditerranée, en raison de la crise qui secoue le Vieux Continent. Certes, l'Europe reste le premier investisseur dans ces 11 pays, mais les montants investis baissent. La part des investissements nord-américains est, au contraire, en hausse d'un milliard d'euros en 2011 avec un total de 6 milliards d'euros. Le rapport souligne que les IDE ne sont pas les seuls à avoir été affectés par les tumultes politiques de la région. Les revenus du tourisme, les transferts des migrants et, pour un certain nombre de pays, les exportations, ont également enregistré des baisses en 2011.