Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Santé : Des médicaments pour cancéreux en pharmacie

par M. Nadir

Les mesures prises par le Conseil interministériel qui a eu lieu mardi dernier au siège de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), sous la présidence du Premier ministre, vont permettre une meilleure prise en charge des malades du cancer, notamment en matière d'approvisionnement en médicaments.

C'est ce que le directeur général de la PCH, Cherif Delih, a indiqué, hier, sur les ondes de la radio nationale en soulignant la décision d'autoriser la commercialisation dans les officines d'une trentaine de médicaments en forme sèche (gélules et comprimés) anticancéreux et antalgiques. La décision prendra effet dès que la liste définitive sera arrêtée de commun accord avec la CNAS, étant entendu que ces médicaments seront remboursés par la Sécurité sociale. Leur disponibilité annoncée dans les 48 wilayas devrait permettre le «traitement ambulatoire» et épargner aux malades les multiples désagréments et bouleversements familiaux qui accompagnent généralement leurs déplacements dans les grands centres urbains.

 Estimant que la disponibilité des médicaments est plus importante que le coût puisque, de toute façon, «l'Etat assure la prise en charge thérapeutique totale», Cherif Delih n'en a pas moins souligné la cherté de certains types de produits anticancéreux «dont 6 ou 7 qui coûtent l'équivalent de toute l'importation des vaccins». Et d'indiquer que le coût global assumé par la PCH pour cette année 2012 a atteint les 20 milliards de dinars contre seulement 8 milliards en 2011. Ce qui, s'il traduit l'augmentation des malades du cancer, confirmerait les efforts consentis dans l'approvisionnement en produits anticancéreux: «Le premier Conseil interministériel (novembre 2011, ndlr) a décidé d'augmenter les ressources financières de la PCH, ce qui nous a permis de reconstituer les stocks des médicaments avec, pour certains, une sécurité de 6 mois», a-t-il rassuré, rejoignant ainsi le directeur de la Prévention au ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière qui avait affirmé, il y a quelques jours, que toutes les mesures avaient été prises pour écarter tout risque de pénurie: «On ne parle plus de rupture mais de produits non disponibles pendant de petites périodes», a encore tenté de nuancer Cherif Delih.

Il y a lieu de souligner que le Conseil interministériel de mardi dernier a pris d'autres mesures dans la prise en charge des malades du cancer comme l'accélération de la réalisation des projets de centres anticancer dont la réception devrait avoir lieu dans les prochains 8 mois et l'augmentation de l'offre en matière de radiothérapie par l'ouverture au cours de l'année prochaine de nouveaux centres.

Abordant la part de la PCH dans la facture globale des importations des médicaments - ces 9 premiers mois, elle est estimée à 1,67 milliard de dollars contre 1,32 pour la même période en 2011 -, Cherif Delih a indiqué qu'elle s'élevait à 31 milliards de dinars: «Avec les 13 milliards de dinars de médicaments acquis auprès des locaux, nous en sommes à 44 milliards de DA», a-t-il précisé en rappelant que la décision d'autoriser le gré à gré avec les établissements hospitaliers devrait faciliter à la PCH le recouvrement des créances et les opérations d'approvisionnement de médicaments.