Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

CNSEL : «Nous avons été exclus d'une manière intelligente»

par Z. Mehdaoui

Les membres de la commission de surveillance des élections locales (CNSEL) ne croient pas trop à la «transparence» des élections du 29 novembre prochain.

Même s'il ne le dit pas clairement, le président de la CNSEL, Mohamed Seddiki le sous-entend en évoquant une «politique de deux poids deux mesures» exercée par l'administration pour ce qui est de certaines listes de candidats aux prochaines élections communales et de wilayas.

Dans une conférence de presse animée au siège de la wilaya d'Alger, Mohamed Seddiki a affirmé, hier, que malgré les assurances du ministre de l'intérieur, plusieurs candidats sont convoqués par les services de sécurité pour enquête, notamment dans la wilaya de Tissemsilt. Pis, le président de la CNESL soutient même qu'au niveau d'une wilaya du centre, des listes sont rejetées parce que le frère d'un candidat n'est autre que le DRAG de la wilaya. «Certains dans l'administration se comportent comme si l'institution leur appartenait» dira t-il en appelant à la neutralité de l'administration à la veille de ces élections. Evoquant la nouvelle loi électorale qui impose désormais à ce que les listes des candidats comportent 7% de femmes, le président de la CNESL dira que «nous avons été exclus d'une manière intelligente» en expliquant que notre pays est encore très conservateur d'où la difficulté de trouver des candidates. «Laissez le peuple choisir en toute transparence ses élus» lance Seddiki qui dit avoir été nommé à la tête de la commission «au bout d'un couloir». «Nous voulons être respectés» a t-il encore lancé en appelant le ministre de l'intérieur à de la «collaboration» pour organiser des élections transparentes.

Le président de la CNSEL affirme, par ailleurs, que toutes les recommandations faites par sa commission en ce qui concerne les élections législatives du 10 mai passé n'ont pas été prises en compte. Le conférencier est catégorique pour ce qui est des élections précédentes. «Certains partis politiques ont utilisé la fraude » affirme t-il en avertissant que si une telle expérience venait à se renouveler lors des élections locales alors il appartenait aux partis politiques lésés d'assumer leurs responsabilités. Le président de la CNSEL a, par ailleurs, critiqué les observateurs de l'UE qu'il a accusé d'avoir perçu de l'argent pour le travail qu'ils ont effectué lors des élections législatives. Enfin Mohamed Seddiki a fait savoir clairement que la commission qu'il préside veut être sur le même pied d'égalité et avoir les mêmes moyens que la commission de supervision des élections locales, composée quant elle de magistrats.

Les membres de cette commission touchent 60 000 DA par jour, affirme Mohammed Seddiki qui souligne que les membres de sa commission sont prêts à accepter la moitié de cette indemnité pour effectuer leurs tâches. «Nous voulons de la considération» dira le président de la CNSEL avant de conclure qu'il va frapper à toutes les portes, y compris à celle du chef de l'état.