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SKIKDA : LA FIEVRE DU MOUTON

par A.Boudrouma

A quelques jours de l'Aïd nombreux sont ceux qui n'ont pas acheté leur mouton et il y a de quoi, les prix ayant grimpé en flèche, atteignant des records jamais égalés jusque-là.

Cette année, les souks n'ont pas été inondés par les vendeurs en provenance de Batna ou de Tébessa du coup les prix n'ont pas connu de baisse et les acheteurs potentiels guettent, de leur côté, une accalmie dans les prix. Ce n'est qu'à partir de dimanche que des camions venant de l'intérieur du pays, des Hauts Plateaux particulièrement, ont fait leur apparition à partir du Souk d'Azzaba. Contrairement aux deux souks de mercredi dernier à Ramdane Djamel et vendredi à El Harrouch à Azzaba, les prix pratiqués sont malgré tout moindres. Pour un mouton valable pour le sacrifice, il faut débourser environ 40.000 DA ; on trouve cependant des moutons qui sont proposés au prix de 70.000 DA. En tous cas, au fur et à mesure qu'approche la journée fatidique du vendredi, jour de l'Aïd, une effervescence commence à se faire sentir. Les banques sont prises d'assaut et les commerces de vêtements connaissent plus d'affluence. Même la circulation automobile devient intense et Skikda, plus qu'ailleurs, est une ville qui a lamentablement échoué dans son plan de circulation et le peu de lucidité n'a pas permis de régler l'engorgement de l'avenue des Allées du 20 Août 1954, passage obligé de milliers de véhicules, ni celui des Arcades et encore moins de l'ancienne rocade déclassée de la cité Boulkeroua. Pour en revenir à l'Aïd, l'aspect positif à retenir cette année, c'est la réduction du nombre de parcs à bestiaux et les gens ne se sont pas empressés pour acheter préférant attendre les derniers moments. Cette hésitation a permis d'éviter le remplissage des cités et des immeubles de moutons et de fourrage avec toutes les saletés et les bêlements qui vont avec, pendant au moins une quinzaine de jours, avant le sacrifice.

DES ENFANTS SE TRANSFORMANT ALORS EN BERGERS ET S'ADONNENT A DES COMBATS DE BELIERS ENTRAINANT DES BAGARRES ET DES INCIDENTS DIVERS ; ET QUELQUES FOIS, CARREMENT LA PERTE DES BETES QUI SAUTENT PAR-DESSUS LES BALCONS... FACE A LA CHERTE, DES IMAMS ONT PRONONCE DES PRECHES POUR SENSIBILISER LES FIDELES SUR LA PORTEE DU RITUEL DU SACRIFICE ET SURTOUT POUR EXPLIQUER LES DIFFERENTES VARIANTES DU SACRIFICE LICITE DE CHEVRES, DE VEAUX, DE CAMELIDES, DE BREBIS ET DE LEURS ASPECTS PHYSIQUES ACCEPTABLES. IL EST VRAI QUE L'ACHAT DU MOUTON EST DEJA, EN LUI-MEME, UN SACRIFICE ETANT DONNE TOUTES LES DEPENSES DEJA EFFECTUEES PRECEDEMMENT AVEC LA RENTREE SCOLAIRE. CERTAINS PERES DE FAMILLE PORTENT ENCORE LES SEQUELLES DU MOIS DE RAMADHAN DERNIER ET DOIVENT ENCORE S'ENDETTER POUR ACHETER LE MOUTON ET FAIRE PLAISIR A LEUR PROGENITURE. IL Y AURA, MALGRE TOUT, DE NOMBREUX PAUVRES QUI N'ARRIVERONT PAS A SE PAYER CE LUXE. IL FAUT DIRE QUE LE COTE RELIGIEUX PERD SOUVENT DE SON SENS, EN VOYANT CERTAINES PRATIQUES CONTRAIRES A L'ISLAM, L'EMPORTER. DE LEUR COTE, LES AUTORITES QUI CRIENT QUE LE CHEPTEL RISQUE D'ETRE DECIME PAR LES MILLIONS DE TETES QUI SERONT ABATTUES, LE JOUR DE L'AÏD, NE FONT RIEN OU PRESQUE POUR EVITER CETTE SAIGNEE DANS TOUS LES SENS DU TERME. AU CONTRAIRE, ELLES ONT ANNONCE QU'IL N'Y AURA PAS D'IMPORTATION FAISANT ENCORE PLUS LES AFFAIRES DES MAQUIGNONS ET DES SPECULATEURS QUI SE SONT FROTTES LES MAINS PAR L'AUBAINE.