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Elections locales : Trois listes APW et deux listes APC rejetées

par Houari Saaïdia

Cinq listes de candidats aux prochaines élections locales ont été rejetées, a fait savoir le directeur de la règlementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya d'Oran, Aït Ahcen Rabah, lors d'un point de presse qu'il a animé jeudi pour rendre publics les résultats «provisoires» de l'examen administratif de la conformité des candidatures déposées, conformément aux dispositions de la loi électorale. Il s'agit, a précisé le même responsable, de 3 listes pour l'APW et de 2 listes pour l'APC. Ces listes ont été invalidées, toutes en bloc, car elles comprenaient un nombre «élevé» de candidats ne remplissant pas les conditions d'éligibilité, énoncées dans l'article 78 de la loi organique n°12-01 du 12 janvier 2012, relative au régime électoral, a encore expliqué le DRAG d'Oran, qui a tenu à rappeler que les partis concernés par ces décisions de rejet disposent d'un délai de 3 jours francs pour faire recours auprès du tribunal administratif et ce, à compter de la date de notification du rejet. Pour les 3 listes de candidats APW invalidées, elles concernent les partis du Mouvement National de l'Espoir (MNE), le parti «Djil El-Djadid» et le Parti des Fidèles de la Patrie (PFP). Quant aux 2 listes de candidats APC rejetées, elles concernent le Rassemblement Pour la République (RPR) et le Mouvement National de l'Espoir (MNE).

Par ailleurs, et après avoir décortiqué, au cas par cas, les listes de candidatures déposées, au nombre de 226 pour les APC et 18 pour l'APW, l'administration a prononcé, en tout et pour tout, 206 décisions de rejet de dossiers individuels. Les motifs de rejet sont divers mais se rapportent tous à l'article 78 de la loi électorale en vigueur, qui stipule que «le candidat à l'Assemblée populaire communale ou de wilaya doit remplir les conditions prévues à l'article 3 de la même loi organique et être inscrit dans la circonscription électorale dans laquelle il se présente. Etre âgé de 23 ans au moins le jour du scrutin, de nationalité algérienne, avoir accompli le service national ou en être dispensé, ne pas avoir fait l'objet d'une condamnation définitive pour cause de menace et trouble à l'ordre public».

M. Aït Ahcen a révélé que le motif lié à la condamnation définitive pour crimes ou délits infamants représente une proportion de près de 30% des cas de rejet. Ce qui nous donnerait -sous toutes réserves-, par un petit calcul approximatif, une soixantaine de candidats écartés en raison de leurs casiers judiciaires entachés. A ce propos, le DRAG a tenu à mettre l'accent sur l'effort consenti par l'institution judicaire locale, par le biais du Parquet général de la cour, «qui a nous a transmis un volume important de bulletins n°3 -en fait quelque 8.000 casiers- en un temps record.»

Commentant le chiffre de 206 cas de candidatures rejetées, le DRAG a estimé ce taux d'invalidation de «non important, voire faible», compte tenu du total de 8.000 dossiers passés au crible depuis l'expiration du délai légal du dépôt des candidatures, le 10 octobre.

Il a précisé, sur un autre registre, que bien que la condition liée à la proportion légale, réservée aux femmes sur les listes de candidats aux assemblées locales, n'ait constitué un motif d'aucun des 206 cas de rejet, il n'en demeure pas mois que, d'après les éléments d'informations dont nous disposons, cette formalité est, en partie, à l'origine du nombre «modeste» des candidatures enregistrées.

Sur 38 partis -parmi un contingent de 52 agréés- ayant retiré les formulaires de candidature du 8e étage de la wilaya, seulement 26 y ont retourné avec des listes à déposer, ceci alors que seulement une liste indépendante s'est manifestée, en l'occurrence pour l'APC d'Arzew. Ceci illustre d'une certaine façon toute la difficulté pour les formations politiques, et plus particulièrement pour certaines têtes de liste qui font dans le nomadisme politique changeant de couleur politique au gré des échéances électorales, à dénicher des candidats éligibles, notamment parmi la gent féminine.

Sur les 206 noms de candidats écartés par le filtre administratif, figurent 9 têtes de listes (4 sous la bannière du FLN, 1 du FNL, 1 du Hamas, 1 du PT, 1 du MNE et 1 du MJD), a par ailleurs affirmé le DRAG, précisant que seule la justice peut réintégrer ces noms par un jugement non susceptible de recours et donc à effet exécutoire immédiat. Soulignant que ce bilan d'examen de la conformité des dossiers de candidature reste «provisoire» et tout en pronostiquant sur une probable hausse -plus ou mois importante- des cas de candidatures rejetées, le DRAG a donné rendez-vous à la presse, lundi prochain, pour faire le point sur les résultats finaux et définitifs. Il y a lieu de rappeler qu'à l'issue de l'opération de dépôt de dossiers de candidatures aux élections locales du 29 novembre, clôturée le 10 octobre à minuit, 226 listes pour les APC, et 18 listes pour l'APW ont été déposées au niveau de la wilaya d'Oran. Fait notable de cette course aux assemblées populaires locales : une seule liste indépendante est en lice. Par ailleurs, les partis qui devront s'en remettre aux urnes pour décrocher des sièges à l'APW d'Oran sont : le FLN, le RND, Hamas, PT, FNA, FNL, FFS, MNE, MJD, FNJS, RPR, URN, Itihad, PNA, Djil El-Djadid et PFP.

En termes de nombre de listes déposées, le classement par communes est le suivant : Gdyel (13 listes), Oran, Arzew, Hassi Mefsoukh, El-Ançor, Béthioua (avec 12 listes chacune), Hassi Bounif (10 listes), etc.