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Medelci : L'Algérie n'a pas demandé des excuses officielles à la France

par R. N.

Mourad Medelci, le ministre des affaires étrangères a réitéré dimanche dans un entretien à la chaine «Al Arabia» que la vision de l'Algérie au sujet du syrien émanait de ses principes diplomatiques fondés sur la non ingérence étrangère et le respect de l'autorité et de la souveraineté des Etats.

« Le gouvernement algérien a sa propre vision, au regard de ses relations historiques avec la Syrie et sa coopération durable avec ce pays» et compte tenu de l'importante communauté algérienne établie dans ce pays, a indiqué Medelci dans des propos rapportés par l'APS. Et de souligner que l'Algérie cherche toujours des solutions politiques émanant des deux parties» et «en dépit de l'échec des efforts arabes», elle continue d'oeuvrer dans ce sens. L'Algérie «n'a pas de parti pris» mais veut être «un trait d'union» entre les parties, a déclaré Medelci. «Le gouvernement syrien a la responsabilité de rétablir le calme et de garantir un climat favorable à une solution politique». Concernant la position de l'Algérie quant à la garantie de zones sécurisées pour les réfugiés en Syrie, Medelci a souligné la nécessité d'aider ces réfugiés , précisant que l'Algérie en a «accueilli plus 12 000». «Cependant, a-t-il dit, si le but des zones sécurisées est l'intervention étrangère nous nous y opposons». La préservation de la Syrie «ne saurait être réalisée par la poursuite des tueries mais exige des concessions de la part du gouvernement syrien et de l'opposition armée» pour parvenir à un consensus, a-t-il ajouté, précisant que des contacts ont été établis avec M. Brahimi sur la situtation en Syrie y compris «la possibilité de dépêcher des forces militaires arabes et onusiennes pour le maintien de la paix en Syrie». S'agissant de l'envoi en Syrie de forces militaires de la commission quadripartite, M. Medelci a affirmé qu'il n'avait pas pris part à ces consultations, ajoutant que ce «quartette» est «une nouveauté» et qu' avant de se prononcer sur cette commission, il faut attendre la mise en place des mécanismes sur lesquels sera basée son action.Quant à sa position vis-à-vis la fourniture par l'Iran d'armes au gouvernement syrien, M. Medelci a souligné que l'Algérie était «pour l'arrêt des aides susceptibles d'attiser les actes de violence quelle que soit leur source».

Quant à une éventuelle demande par l'Algérie au président français François Hollande -lors de sa visite en Algérie - de «reconnaître les crimes commis par la France coloniale en Algérie», M. Medelci a indiqué que «l'Algérie officielle n'a pas demandé des excuses officielles à la France mais attend ces excuses à l'instar du peuple algérien». A une question relative à des informations sur des menaces proférées par les salafistes et l'organisation d'Al Qaïda, contre l'Algérie, qui auraient déclaré qu'après la Syrie ce sera le tour de l'Algérie, le ministre a souligné que cette dernière «a déjà connu une telle expérience, peut être la plus lourde dans le monde arabo-musulman».

Au sujet de la question du Sahara Occidental, M. Medelci a souligné qu'il s'agit de l'autodétermination du peuple sahraoui, ajoutant que «l'Algérie n'est pas partie prenante au conflit mais elle est concernée et souhaite une solution pacifique». Par ailleurs, Medelci a rappelé les relations et les accords bilatéraux et le soutien de l'Algérie à la Libye pour le rétablissement de toutes ses institutions sécuritaires, rappelant la participation de l'Algérie récemment à la conférence de Tripoli dont l'objectif était «la protection des frontières».