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Assainissement des listes des demandeurs de logement : Près d'un millier d'indus bénéficiaires écartés

par J. Boukraâ

Près d'un millier de noms de demandeurs de logement ont été radiés à l'issu de la campagne d'assainissement des listes définitives des familles sinistrées de la ville d'Oran. Ces demandeurs, qui ont tous triché, ont été aussitôt écartés.

Lancée début de l'année en cours par les services de l'Office de promotion et de gestion immobilières en collaboration avec les autres organismes de logement, cette opération a permis de passer à la loupe les listes des demandeurs de logement afin de barrer la route aux gens qui ne sont pas dans le besoin d'un logement social et qui ont déjà bénéficié de l'aide de l'Etat. Un processus d'analyse a été ordonné dans chaque dossier individuellement par les services compétents ayant été appelés à la rescousse. C'est un travail efficace et judicieux qui a été décidé, ordonné et initié par le wali afin de démasquer les anomalies, les irrégularités flagrantes de la part des faux postulants. Les enquêteurs ont découvert que les personnes qui ont été supprimées des listes des demandeurs avaient bénéficié dans le passé de logement ou d'aide de l'Etat. Les enquêtes ont été réalisées sur la base des données du Fichier national du logement (FNAL). Les services concernés se réservent le droit d'ester en justice les indus bénéficiaires pour fausses déclarations. Le ministre de l'Habitat avait, en effet, instruit en octobre dernier, les services habilités de traduire en justice les indus bénéficiaires. L'opération de vérification qui a été opérée vise dans ses dimensions le meilleur tri des dossiers à soumettre, après contrôle, aux autorités en vue de traitement local avant de faire bénéficier les véritables demandeurs de logement. Mis en place en 2001, le FNAL contient actuellement tous les noms des personnes ayant bénéficié de logements subventionnés par l'Etat, à savoir logement social, social locatif, social participatif, location-vente et d'aides à la construction. Il est alimenté et mis à jour périodiquement à partir des fichiers locaux des Offices de promotion et de gestion immobilières (OPGI), de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL), des directions du

Logement et des Equipements publics (DLEP), de la Caisse nationale du logement et les agences foncières. Ce fichier doit être constamment réactualisé pour être efficace. Ainsi donc, le fichier national du logement, centralisant tous les types de logements, vient à point nommé étant donné qu'il permet à la longue de cerner la demande de logement. L'opération d'assainissement entre dans le cadre de la préparation des pré-affectations des logements sociaux.

La wilaya d'Oran a bénéficié l'année dernière de 21.000 logements sociaux. La totalité du programme sera réceptionnée en 2013. «Oran enregistre jusque-là quelque 85.000 demandes de logement alors que le nombre de logements en voie de réalisation ne dépasse pas 30.000 unités, tous types confondus», a-t-on expliqué ajoutant que «le nombre en question pourrait facilement reculer de plusieurs crans si les vérifications sur le fichier national sont menées de manière récurrente». Les indus bénéficiaires seraient responsables des mouvements de contestation cycliques à El-Hamri, Ed-Derb et dans d'autres communes de la wilaya. Ils recourent généralement à la contestation pour contraindre les autorités locales à distribuer les logements dans la précipitation. Ce subterfuge avait permis, par le passé, à des centaines d'indus bénéficiaires de profiter du relogement au détriment des familles sinistrées. Mais cette fois-ci, les autorités locales ont préféré patienter avant de distribuer les logements sociaux afin d'écarter ces faux sinistrés. Autre facteur qui a permis à ces indus postulants de passer entre les mailles du filet est que les pré-affectations ont été élaborées sur la base du recensement de 2007 des immeubles en ruine. Les autorités locales avaient considéré le recensement effectué en 2007 comme une référence de base sur laquelle repose toute la question de la prise en charge des familles à reloger. Des intrus auraient profité de la complicité de familles sinistrées pour bénéficier de pré-affectations au détriment des vrais nécessiteux.