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Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Débats de salons et de gaz

par Salim Rabia

Les Algériens écolos ne se manifestent pas beaucoup mais ceux qui d'Alger à Montréal (ils existent, on vous l'assure, on en connaît au moins un !) expriment une forte défiance à l'égard du gaz de schiste sont avertis : dans vingt à trente ans si cette option ne donne pas de résultats, on sera un pays énergétiquement dépendant. Pour Abdelmadjid Attar, ancien ministre de l'Energie et ex-patron de Sonelgaz, aller vers le gaz de schiste n'est même pas une question. La seule qui se pose à ses yeux est de savoir si le potentiel évoqué par les responsables algériens est réel et s'il est exploitable. Ce n'est pas avec le nucléaire que nous serons capables de faire la différence, nous explique en douceur l'ancien patron de Sonatrach. Décodé, en simple, on a une possibilité d'asseoir notre indépendance énergétique, on ne peut pas se permettre de s'en priver. Quand on sera sans énergie? on pourra causer à la lumière des bougies pendant longtemps. Les termes du débat sont ainsi déplacés. On va aller vers les hydrocarbures non-conventionnels non « par choix » mais parce que justement on n'a pas de choix. On attend donc les répliques à cette défense de l'option gaz de schiste qui ne manque pas d'arguments. En attendant est-ce que nous avons le « choix » de faire du Salon international du livre d'Alger quelque chose de plus qu'une foire pour achat annuel unique de livres ? Si le Sila a été, une fois de plus, l'occasion d'un formidable rush populaire, l'optique dans laquelle il continue d'être organisé « date ». Certains diront qu'elle est ringarde. On a un budget, on le dépense, on équilibre plus ou moins? et on attend l'année suivante. Et pourtant, il y a mieux à faire. Il n'y a pas beaucoup d'évènements en Algérie qui drainent les foules et les possibilités de faire du SILA un « gisement » autrement plus productif ne manquent pas. C'est ce que disent des voix de l'intérieur. Le bilan du SILA est globalement positif côté public, les éditeurs ont bien vendu? C'est bien, cela pourrait être beaucoup mieux et beaucoup plus. Pour l'heure, c'est comme le gaz de schiste. La pire crainte de M.Attar serait qu'il ne soit qu'un potentiel. Pour le Sila, on sait déjà que ce n'est qu'un potentiel? Un livre à peine ouvert qui reste à remplir. D'imagination et de créativité.