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A propos de «Kaki, El Mesrah et l'engagement dans l'art dramatique»

par M. G.

Dans sa contribution intitulée «Kaki, El Mesrah et l'engagement dans l'art dramatique» parue en deux parties dans l'édition de Le Quotidien d'Oran du jeudi 30 août et du samedi 1er septembre 2012 ? M.Mahfoudh Bentriki me reproche ma méconnaissance des rapports du virtuose Ould Abderrahmane Kaki avec l'Association Es-Saidia et s'est proposé d'apporter les utiles correctifs et précisions longuement étalées. Qu'il en soit remercié et qu'il sache que sur ce point concernant la relation Kaki ?Es-Sadia, je me suis fié au peu d'informations relatives au passage de notre vénérable artiste par cette honorable association. Pour rappel, j'ai évoqué Abderrahmane Kaki dans le cadre d'une étude synthétique citant nombre de grands metteurs en scène militants de la cause nationale, et si raccourci il y a; il ne permettait pas dans ce contexte d'aborder de façon analytique détaillée le parcours du concerné ou celui des autres. Quant aux rapports Kaki-Es-Saidia, la documentation fait défaut et un simple coup d'œil aux éléments existant sur le Net, par exemple, y compris dans le site du prestigieux théâtre de Mostaganem, suffirait pour se rendre compte du manque d'informations sur ce détail précis. Sans parler du nombre d'éléments contradictoires relevés justement à ce propos. Et dans cette optique, l'intervention de M.Bentriki s'avère fort méritoire à ce titre avec notamment cet apport d'informations plus détaillées sur ce point et d'autres. Quoique certains passages de son long texte restent discutables, lorsqu'il dit, par exemple à propos de Kaki dans sa 1ère partie, je cite «(?) A cette époque (1938) son ambition se limitait à la préservation du patrimoine immatériel local (us et coutumes, malhoun, musique andalous et chaabi?). Il n'y avait pas encore à proprement dire de troupe musicale et le théâtre n'était nullement dans sa ligne de mire»(fin de citation). Sur ce point beaucoup sont à le contredire, et non des moindres. Ainsi dans leur regard sur le monstre sacré du théâtre Abderrahmane Kaki, les deux grands connaisseurs de la scène Abderrahmane Mostefa et Mansour Benchehida écrivent dans leur remarquable étude intitulée «Le dramaturge de l'essentiel», écrivent à propos de Abderrahmmane Kaki ( consultable sur site Cultures-Algérie) « (?) Il vécut une enfance modeste mais sans misère. Il fréquenta l'école primaire Jean Maire. Elle porte actuellement le nom du chahid Mehdi Benkhedda. Il dira bien plus tard «beaucoup de mes camarades sont des noms de rues». Cette école avait l'heur de se trouver en face d'un cinéma, le Ciné-Lux, où Kaki et ses camarades faisaient l'école buissonnière en s'extasiant sur des films noirs américains ou des épopées de cow-boys sans peur et sans reproche. Charef et Abdellah Gouaich (Fils du fameux Cheikh Hamada, grand chanteur des Medjahers, l'autre composante rurale des Mostaganémois), Abed Abdellaoui faisaient bande avec Kaki. Entre les belles sentences du cha'ir melhoun et les répliques péremptoires de personnages fabuleux, Kaki évoluait dans un environnement structurant qui orientait son imaginaire vers le merveilleux et les histoires plus fantastiques les unes que les autres. Sous la direction de «la voix mélodieuse de l'institutrice Madame Servoni qui savait aussi raconter des histoires» (Cf. Abdelkader Djemaï, «Hommage à Ould Abderrahmane Kaki», in El Moudjahid du 28/4/93, p. IV et V (culturelles) Kaki et ses camarades de classe montaient chaque année un sketch qu'ils répétaient durant l'année pour pouvoir le présenter la veille des grandes vacances. Il était le plus enthousiaste, le plus entreprenant et voulait à chaque fois donner son avis et imposer son point de vue. Il réalisa un sketch «Le dentiste atomique» dans la cour de l'école et sous les applaudissements des enseignants et des parents. Kaki avait déjà la passion du théâtre» (fin de citation)..Cela dit, encore une fois merci à M.Mahfoudh Bentriki pour son précieux apport de témoignage surtout qu'il est un fils de la région du regretté Ould Abderrahmane Kaki. et je suis franchement heureux d'avoir suscité cette réaction intellectuelle que je souhaite voir évoluer en un large débat d'un colloque à Mostaganem consacré à l'artiste afin de mieux cerner le parcours et l'oeuvre exceptionnelle de l'illustre metteur en scène algérien engagé.