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Une nouvelle vision pour les jardins publics

par A. Mallem

Depuis quelque temps, les Constantinois qui empruntaient les allées Benboulaïd, ont remarqué que des travaux d'aménagement se déroulaient dans le square Benaceur qui a été fermé au public. Ils ont été intrigués de voir que même les murs de la barrière de protection du square du côté des allées ont été démolis, laissant supposer que l'accès serait libre à ce jardin qui sera aménagé autrement. «Ce sera effectivement le cas», nous a confirmé hier M. Nacer Benlacheheb, responsable de la communication au sein de l'APC, à qui nous avons posé la question. «Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une nouvelle conception des jardins publics qui sera développée désormais par l'APC», a-t-il indiqué en ajoutant «qu'il faut s'attendre à ce que cette opération soit généralisée pour tous les jardins publics et squares de la ville». Il a poursuivi l'explication en disant que cette nouvelle conception, plus ouverte, vise à amener les citoyens, plus particulièrement les familles, à fréquenter sans crainte aucune ces lieux de détente qui, dans un passé récent, étaient devenus le repaire de délinquants et de marginaux. L'élimination des barrières physiques, pensent les concepteurs du projet, va faciliter la disparition des barrières psychologiques. «Du même coup, la faune de marginaux et vagabonds qui avait investi les lieux va être chassée et les jardins seront plus fréquentables», a estimé notre interlocuteur.

Pour ce qui est de la place Ahmed Bey située en face et appelée communément par la population «Dounia Ettaraif», celle-ci est comprise dans le plan général de l'aménagement mais rien n'est encore décidé à son sujet, a déclaré notre interlocuteur. «Ce projet, rappelons-le, a été mis en veilleuse depuis le départ de l'ex-wali de Constantine, M. Abdelmalek Boudiaf. Mais il n'est pas exclu que ce dossier soit déterré prochainement pour être discuté au cours de la prochaine session de l'APC», pense M. Benlacheheb. Le plan en question porte sur l'aménagement et la modernisation de cette place se trouvant face aux deux nouvelles infrastructures hôtelières, l'hotel Ibis et le Novotel, qui ont ouvert leurs portes dernièrement. Là aussi, sous les fenêtres de ces réalisations au grand standing international, la place n'est pas loin de se transformer en un véritable marché aux puces, comme celui qui se trouve aux pieds du pont de Sidi-Rached et qu'on connaît sous le nom de «Remblai». En effet, chaque matin, une faune de marchands à la sauvette vient proposer aux passants des effets vestimentaires ainsi que des articles ménagers, des fruits et légumes et même du tabac à chiquer (la Chemma). De toute façon, soutient notre interlocuteur, ce phénomène sera lui aussi éradiqué et la barrière en béton qui sépare le square des allées Benboulaïd va être également démolie suivant le même principe arrêté par la commune. Et le problème des commerçants ? avons-nous demandé au représentant de la mairie. « Leur cas est posé déjà depuis longtemps et plusieurs propositions leur ont été faites par les élus. A un moment donné, un terrain d'entente avec certains d'entre eux a été trouvé et ils ont accepté d'être évacués au souterrain de la place des Martyrs. Mais il va sans dire que les anciennes solutions proposées par la tutelle en collaboration avec la direction du Commerce et l'union des commerçants, seront reconduites. Il faut signaler qu'il y a deux sortes de commerçants : ceux qui possèdent le fonds de commerce des locaux qu'ils occupent et ceux occupant les locaux grâce à une simple autorisation délivrée par l'APC à titre précaire et révocable. Toutefois, ceux qui seraient évacués vont être indemnisés par l'octroi d'autres locaux qu'ils ont d'ailleurs demandés eux-mêmes au souterrain de la place des Martyrs. Pour les autres, des solutions seront dégagées : soit qu'ils restent sur place, soit qu'ils suivront le même chemin», a encore expliqué notre interlocuteur.