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EL-BAYADH : UN CALVAIRE QUI N'EN FINIT PAS

par Hadj Mostefaoui

Le calvaire qu'endurent tous les riverains de l'oued «El-Biadh» ne prendra pas fin de sitôt et tout porte à croire que ces derniers passeront une saison estivale des plus dures et des plus noires de leur vie. Il s'agit de ces centaines d'habitants résidant dans les quatre quartiers populeux déclarés sinistrés de «Gaba», Moulin à vent, Oued Ferrane et El-Mahboula» qui ne savent plus à quel saint se vouer pour faire entendre leurs voix auprès des autorités locales.

Sans crier gare, les grandes chaleurs sont arrivées et avec elles un lot de désagréments lorsqu'on sait que depuis plus de neuf mois le réseau d'assainissement, sérieusement abimé en de multiples points par les crues de l'automne dernier déverse plusieurs milliers de mètres cubes d'eaux usées dégageant des odeurs nauséabondes sur plusieurs centaines de mères à la ronde.

Rien n'y fait: c'est le «wait and sea» pour les autorités locales qui affichent, sans le cacher d'ailleurs, leur impuissance en criant à qui veut les entendre que le ministère des Ressources en eau les a abandonnées et ne leur a pas accordé l'enveloppe financière nécessaire estimée à un montant de plus de 6 milliards de centimes pour entamer les travaux de réfection et de rénovation du réseau d'assainissement. Un projet qui a coûté la bagatelle de plusieurs millions de Dinars et réceptionné peu avant les intempéries du mois d'octobre dernier. Les autorités, qui font la sourde oreille à nos doléances, nous confie avec amertume Boubekeur, ce chef de famille qui ne trouve pas les mots nécessaires pour exprimer son ras le bol et d'ajouter que la coupe est pleine, pointant d'un doigt accusateur et sans exception aucune, les autorités locales à tous les échelons de la wilaya.

Une commission mixte chargée de faire le point sur les maladies à transmission hydrique est à pied d'œuvre, mais pourquoi faire s'interrogent avec anxiété ces habitants jugeant qu'il est déjà trop tard pour les mettre à l'abri d'une calamité qui pointe déjà son nez à l'horizon en période des grandes chaleurs. Pour ces malheureux infortunés, qui refusent de baisser les bras, ils semblent prêcher dans un désert.

Des mares des eaux usées se sont formées en divers endroits dans le lit de l'oued, attirant moustiques et autres moucherons. Les autorités locales acculent l'Office national de l'assainissement à entreprendre les travaux de curage des collecteurs du réseau d'égouts sur plus de cinq kilomètres, mais encore faudrait-il que cet office dispose de tous les moyens matériels et humains nécessaires à cette gigantesque opération. Alors aux grands maux, les grands remèdes. Cet office, épaulé rarement par les éboueurs communaux à la moindre chute des pluies, en dépit du dévouement de son personnel, n'arrive pas faire face au déluge des eaux usées vomies par les collecteurs obstrués situés aux abords immédiats du pont «graba». Le curage des collecteurs ne fait qu'empirer la situation déjà piteuse. Odeurs incommodantes et nauséabondes, des tonnes de mètres cubes de vase déposée sur la voie publique, un chemin de croix pour les quelques ouvriers de l'O.N.A. Selon les vrais spécialistes dans ce domaine, la solution résiderait dans la rénovation totale du réseau d'égouts devenu obsolète compte tenu de la défectuosité des canalisations et pour ce faire, il faudrait une enveloppe financière assez conséquente pour réaliser les travaux qui s'imposent.

Un chantier de grande envergure mériterait d'être pris réellement à bras le corps par les autorités de la wilaya pour résoudre définitivement cet épineux problème qui alimente les discussions et revient sur toutes les bouches, sauf celles des responsables locaux mis au banc des accusés par les riverains de l'oued car il s'agit bien d'un cas urgent de santé publique. Le raz le bol des habitants de ces quatre quartiers a atteint son paroxysme: ils respirent à longueur de journée un air pollué et suffocant face aux voies menant aux responsables locaux qui sembleraient impénétrables.