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Entre 20 et 30 millions d'euros pour moderniser Algérie Télécom

par M. Nadir

Dans le cadre du développement du secteur des technologies de l'information et de la communication, Algérie Télécom devrait investir entre 20 et 30 millions d'euros pour moderniser ses installations, augmenter ses capacités et améliorer ses prestations de service.

C'est ce que le PDG de l'opérateur public, Azwaw Mehmel, a indiqué jeudi dernier sur les ondes de la Chaine 3: «Il s'agira notamment de rénover ou renouveler les centraux téléphoniques en fin de vie, moderniser le vieillissant réseau d'accès conçu pour la téléphonie, développer des plateformes de services pour que le cœur du réseau (les centraux) supporte les nouveaux services que l'on pourrait offrir, procéder à des extensions de capacités? Cela peut dépasser largement les 20 ou 30 millions d'euros», a détaillé l'invité de la rédaction. Et ce ne sont là, que quelques axes qu'AT est entrain de développer pour prétendre, à terme, satisfaire une demande de plus en plus nombreuse et de plus en plus exigeante.

Algérie Télécom fait, en effet, face à la foudre des abonnés qui lui reprochent régulièrement - et à juste titre - ses très mauvaises prestations et l'exécrable prise en charge de leurs préoccupations: «Nous devons tout mettre en œuvre pour remédier à cette situation et mettre fin à la précarité d'Algérie Télécom», reconnait Azwaw Mehmel en soulignant que la notion de «précarité» renvoie, non pas à une fragilité économique de l'opérateur, mais au risque de ne pas pouvoir «faire face à une possible concurrence dans le domaine des TIC.»

Et pour parvenir à redresser cette situation très peu reluisante, le nouveau PDG d'AT - il a été installé en mars dernier - préconise de mettre à niveau les infrastructures de transmission de données pour offrir des services de qualité, moderniser le réseau d'accès qui présente des défaillances et intervenir sur les ressources humaines pour améliorer la prise en charge et l'écoute du client. Le tout pour mettre fin à l'insatisfaction des abonnés qui, à terme, provoqueront un préjudice financier à l'entreprise : «Des mauvaises prestations de service, des demandes insatisfaites, ce sont des pertes financières pour AT», a-t-il estimé en se refusant cependant à chiffrer le volume des demandes en instance et estimer le préjudice financier. Il relèvera toutefois que toutes les carences ne sont pas à mettre exclusivement sur le dos d'AT puisque les projets de développement en cours et les voleurs de câbles ont également leur part de responsabilité dans la fréquence des dérangements et des coupures.

Sur le Code des marchés publics, Azwaw Mehmel a estimé que s'il garantit une plus grande liberté d'action, il n'en impose pas moins des contraintes de délai qui empêchent Algérie Télécom de satisfaire les demandes en termes de clients et de services. Pour le responsable, le code des marchés empêche la réactivité nécessaire dans un secteur aussi évolutif, aussi rapide que les technologies de l'information et de la communication. Exemple : A.T ne peut pas accompagner l'évolution d'un simple terminal, un vulgaire PC : «Ils sont de plus en plus puissants et nécessitent de plus en plus de débit, ce qui implique davantage d'investissements que l'opérateur ne peut pas assumer dans les temps.» Résultat : Algérie Télécom est dans l'incapacité de satisfaire les besoins de son million de clients à travers le territoire national.

Quelque peu avare en données chiffrées, le responsable a consenti à indiquer que le nombre des abonnés a enregistré un taux de croissance de l'ordre de 20% en l'espace d'une année, mais a considéré que la réelle croissance est à apprécier en termes d'évolution de débit. Et sur ce registre, il a ajouté qu'A.T est intervenu sur plusieurs niveaux: après la bande passante internationale qui ne présente pas de problème majeur, l'entreprise travaille à l'extension des couches intermédiaires de réseau pour améliorer la bande passante du client.

Au plan de la couverture du réseau Internet, Azwaw Mehmel n'est pas impressionné par les taux avoisinant les 25% des pays voisins quand celui de l'Algérie stagne autour de 17% : «Le facteur géographique n'est pas le même; nous avons des populations clairsemées sur une large superficie, ce qui induit des coûts sur investissements énormes sur la partie transport. Mais il est vrai que nous devons trouver des solutions pour la connexion haut débit qui a été classée comme besoin fondamental par les Nations Unies», a-t-il expliqué.