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Même le FLN est surpris par sa propre victoire

par Ziad Salah

Dans la soirée de vendredi, le FLN, surpris lui-même par l'ampleur de sa victoire à Oran, a organisé un immense cortège qui a sillonné les artères de la ville.

Au moment où cet étalage de joie se préparait au siège de la permanence du parti, les candidats des autres listes qui avaient pris part à la course électorale du 10 mai dernier étaient encore regroupés au Palais des Expositions transformé en centre de collecte des résultats. Jusqu'à une heure tardive de la soirée, les résultats n'étaient pas encore annoncés de manière solennelle et officielle . «Par crainte de provoquer la colère des candidats, colère qui peut déborder et prendre des proportions incontrôlables», nous dira un responsable qui a requis l'anonymat. Cependant, au FLN, et probablement au PT et au RND les résultats étaient connus : le parti de Belkhadem s'est adjugé 12 des 18 sièges mis en jeu, laissant les 6 autres au RND et au PT avec 3 sièges chacun. Ce résultat a surpris tout le monde, y compris les militants des 2 formations vainqueurs.

Se trouvant dans l'incapacité d'élucider ce résultat, tout le monde s'est livré à des commentaires. Certains militants du FLN ont regretté d'avoir rejeté la proposition d'être sur la liste des candidats dans des positions intermédiaires. Dans ce cadre, on parle d'un cadre d'une organisation de masse à qui on a proposé la huitième place et qui a décliné l'offre. Et pour cause, le FLN misait sur 3 à 4 sièges pas plus.

Du côté des autres candidats qui ont perdu, on rapporte d'autres anecdotes. On signale les sommes d'argent que certains ont investi dans telle ou telle liste. On s'interroge sur les rêves avortés de certains candidats qui vite ont endossé le costume de membre de l'exécutif. On pousse le bouchon jusqu'à parier sur les partis qui vont dès aujourd'hui «baisser le rideau» en attendant les prochaines échéances électorales. Tout cet échange parce qu'on était dans l'incapacité de donner un sens aux résultats.

Mais concrètement, ceux qui étaient sûrs de «glaner» quelques sièges, notamment les islamistes, se sont jusqu'ici «emmurés» dans le silence, refusant de répondre même aux appels téléphoniques, laissant probablement le soin à leur chef au niveau central pour réagir. Il reste un candidat indépendant, fort de son expérience d'ancien magistrat qui a dirigé par le passé une instance de contrôle des élections, qui décide d'introduire un recours auprès du Conseil Constitutionnel. Ce qui donnera un prolongement à ces élections, déjà effacées de la vision des simples citoyens?