Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Les praticiens de la santé en grève le 30 avril

par M. Mehdi

Réuni le 19 avril dernier, le Conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) a décidé d'entamer une série de débrayages. La première grève, dont le préavis sera déposé ce dimanche, sera observée le 30 avril. Le mouvement de grève sera repris pour une durée de trois jours à partir du 7 mai.

Le syndicat ne compte pas en rester là, il veut saisir l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour solliciter l'aide d'experts afin d'établir un audit du système national de santé publique, «indépendamment de la tutelle».

Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège du syndicat, Dr Lyes Merabet a expliqué que ces mouvements de grève sont rendus nécessaires devant le blocage des revendications de la corporation des praticiens de santé publique, faites depuis au moins deux ans au ministère de tutelle. Ainsi, lors de la dernière réunion avec le ministre, qui s'est déroulée le 18 avril, «il n'en est rien sorti de concret», affirme Dr Merabet.

«Sollicité par le SNPSP depuis le 04 avril 2012, monsieur le ministre de la santé a proposé une réunion de travail pour le mercredi 18 avril, c'est à dire, la veille de la réunion du Conseil national du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP) du 19 avril 2012. Nous y sommes allés, dans l'espoir d'avoir des réponses positives à nos revendications, notamment en ce qui concerne la concrétisation des promesses faites par le ministre lors de notre réunion du 23 février dernier. Le constat est amer, il n'y a eu rien de nouveau, sauf des promesses», explique le président du SNPSP.

«A propos du projet d'amendement du statut, réalisé entre le syndicat et la tutelle, il y a une année déjà, on nous dit qu'il se trouve toujours au niveau de la Fonction publique (FP), et qu'aucun statut n'a encore été étudié à ce jour. On nous demande donc de patienter encore. Alors que nous constatons que plusieurs statuts concernant d'autres fonctionnaires ont été revus», explique l'orateur.

Selon la tutelle, «concernant notre proposition du passage au 3e grade pour les praticiens cumulant une ancienneté de plus de 15 ans, la FP exigerait un concours, dont on ne sait quand il va être lancé, mais en plus nous avons constaté que des promotions de ce genre ont été acceptées ; notamment pour le secteur de l'éducation nationale», affirme Lyes Merabet. L'autre point de discorde, concerne la «promulgation de ce qui reste du régime indemnitaire, comme la prime de garde, qu'on attend encore».

Le SNPSP a également discuté avec le ministre de la Santé des «entraves à l'exercice du droit syndical». «Nous avons, comme toujours, obtenu des assurances, mais sans solutions pratiques», ajoute-t-il.

Outre la décision d'entamer une série de grèves, le Conseil national du SNPSP compte saisir l'OMS pour lancer un audit du système national de santé. Ce travail, qui nécessitera un débat national avec l'ensemble des catégories de praticiens du secteur, devrait bénéficier, comme le souhaite le SNPSP, de l'expertise de l'OMS.

«Nous travaillons dans des conditions très difficiles, marquées par le manque flagrant de moyens et de pénurie de médicaments, notamment par un manque de produits d'urgence dans les structures d'urgence. Nous ne pouvons assumer une prise en charge correcte du malade. Nous tirons la sonnette d'alarme sur la situation du secteur qui ne cesse de se dégrader», conclu Dr Lyes Merabet.