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Le coup de ciseau des législatives: L'année scolaire plus courte que prévu

par Kader Hannachi

Les élèves du primaire, du moyen et du secondaire devront cette année quitter les bancs d'école plus tôt que prévu. En raison du calendrier électoral et de la tenue des élections législatives, le 10 mai prochain, l'ensemble des établissements qu'ils fréquentent doivent être évacués une semaine avant le jour «j». Une circulaire du ministère de l'Education nationale a fixé, hier, l'arrêt des cours au 27 avril prochain.

L'initiative est sans doute du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, département naturellement chargé des opérations électorales dans le pays. Mais c'est le ministère de l'Education nationale qui l'assume en adressant une circulaire demandant aux directeurs d'école et chefs d'établissement de «boucler» le calendrier des cours et des examens avant le 27 avril prochain au plus tard. C'est, indique une source du ministère de l'Intérieur, l'unique façon d'être prêt et d'avoir des centres de vote sécurisés et pleinement opérationnels pour réussir un rendez-vous électoral que d'aucuns jugent particulièrement sensible.

«Tous les examens de fin d'année y compris ceux du «baccalauréat blanc» doivent être terminés à cette date», confirme pour sa part une source du ministère de l'Education nationale au Quotidien d'Oran. «La consigne, précise-t-elle, est que tous les centres de vote doivent être évacués cinq jours avant la date des législatives».

Enjeu électoral ou pas, une telle décision n'est pas sans inquiéter les syndicats des enseignants et les professeurs qui craignent que le «coup de ciseau» des législatives ne leur permette pas de finir correctement l'année pédagogique.

Certains sont formels et affirment que cette année, le calendrier électoral aura un «impact négatif» sur le déroulement classique des cours. Ils indiquent que la plupart des élèves des écoles, CEM et lycées d'Alger n'ont pas encore atteint les 65% des programmes pédagogiques prévus. Et qu'il ne serait pas sérieux, en raison des perturbations, d'envisager une reprise normale des cours à la fin des législatives. En guise d'image, un enseignant indique que le «coup de ciseau» du vote législatif dans l'année pédagogique ne permettra jamais aux «instits» de rattraper le retard et de terminer les programmes convenablement.

Virulent, le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) juge «catastrophique» pour les élèves la circulaire du ministère d'arrêter les cours le 27 avril prochain. L'inspection générale chargée des questions pédagogiques au ministère, elle, préfère le terme de «suspension» à celui d'«arrêt» des cours. Une source proche de cette structure indique que des «consignes fermes» ont été données pour que «les portes des établissements soient rouvertes» après la journée électorale du 10 mai et «pour que tout soit mis au point pour que les élèves, en particulier ceux des lycées, puissent poursuivre leurs programmes».