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Le pain et le lait, rares et chers

par A. El Abci

Jeudi dernier, dans l'émission «Inchighalet» de la radio régionale, des auditeurs de hameaux reculés d'Ibn Ziad et de Béni Hamidène, notamment, ont soulevé le problème du prix du lait et du pain qu'ils ont dû acheter à 35 et même à 50 DA, pour le premier, et 15 et 20 DA pour le second.

Selon d'autres citoyens, ce phénomène existe aussi en plein chef-lieu de wilaya Constantine où, en raison de l'indisponibilté du pain au niveau des boulangeries de leurs quartiers, ils ont dû acheter la baguette auprès de marchands informels, dont les corbeilles en regorgeaient, à 20 DA.

Les citoyens ont, ainsi, exprimé par téléphone leur désappointement et leur colère contre ces situations d'augmentations irraisonnées des prix de ces produits dits de première nécessité et d'alimentation de base.

De même qu'ils n'ont pas manqué d'interpeller les services de la direction du commerce, lui reprochant bien des carences et plus particulièrement une absence totale de contrôle sur le terrain. Le représentant de la direction du commerce ainsi que le président du bureau de Constantine des boulangers et pâtissiers, qui étaient parmi les invités de l'émission, ont apporté chacun pour ce qui le concerne les réponses à ces préoccupations de citoyens. Ainsi, le représentant des boulangers, M. Bouguerne, conteste que le pain se vende à 15, 20 DA et plus dans les boulangeries, même s'il n'exclut pas que la chose soit possible sur les étals et corbeilles des marchands informels, qui le proposent sur les trottoirs, mais sans pour autant préciser l'origine de ces corbeilles pleines qui, incontestablement, sont achetées dans des boulangeries. Pour sa part, le responsable chargé de la concurrence et des prix à la direction du commerce, M. Bouzoubia, fera savoir à l'endroit des auditeurs et au-delà des citoyens en général, que ses services procèdent régulièrement au contrôle des activités commerciales. Ainsi, dira-t-il, «nous avons des brigades qui sont présentes sur le terrain, pour contrôler la qualité des produits mis en vente ainsi que le respect des prix de ceux subventionnés par l'Etat. Mais comme il est difficile sinon impossible à ces brigades d'être présentes partout de par la wilaya et à tout moment, nous comptons beaucoup sur la coopération de la population par sa participation à ce dispositif de contrôle et ce, en nous informant de tout dépassement inconsidéré de prix et surtout des produits soutenus», a-t-il dit. Et d'ajouter «que cela est nécessaire pour nous permettre d'intervenir, car aussi bien le lait que le pain ou la farine sont subventionnés et leurs prix sont, de ce fait, fixés». Le responsable indiquera une autre condition sine qua non pour l'intervention de ses services, «nous ne pouvons agir et sévir qu'au niveau des commerces avec registres, alors que les activités informelles se situent en dehors de notre compétence et relèvent plutôt des services de la police», conclura-t-il.