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BLIDA: La bouteille de gaz butane à plus de 500 dinars

par Tahar Mansour

Alors que le froid intense continue de régner en maître incontesté, sur tout le nord du pays, le gaz butane est devenu une denrée rare et le prix de la bouteille, quand on la trouve chez des sangsues, dépasse allègrement les 500 DA. De nombreux citoyens colportent leurs bouteilles vides d'un magasin à l'autre, d'une ville à l'autre, à la recherche de ce précieux combustible dans un pays comptant parmi les plus riches en gaz ! Des chaïnes d'une longueur de plusieurs dizaines de mètres sont observées devant les dépôts de gaz butane et les hommes, vieux et jeunes, parfois même des enfants, attendent des heures durant, une hypothétique arrivée du camion transportant des bouteilles remplies. Mais ces camions ne viennent que très rarement, préférant rentrer dans leurs garages et faire sortir les bouteilles de butane parcimonieusement et aux clients connus pour leur docilité, à des prix dépassant tout entendement. Pourtant il y a quelques jours seulement, ces mêmes propriétaires de camion se rendaient dans les cités et les quartiers dépourvus de gaz de ville et proposaient la bouteille de gaz à 200 DA et les magasins qui en disposent la vendaient à 220 DA. De son côté, notre bonne vielle pomme de terre a repris du poil de la bête et se vend entre 65 et 75 DA le kilo pour une qualité, somme toute, médiocre.

Tous les autres légumes ont suivi la même courbe ascendante et sont devenus presque inaccessibles aux communs des citoyens qui se rabattent sur les légumes secs, histoire de se remplir l'estomac et de se réchauffer en même temps. La semoule et la farine sont aussi très demandées, ces jours de froid sibérien, les familles prenant des précautions devant une éventuelle difficulté d'approvisionnement, surtout qu'en seulement deux jours de neige, tout est arrivé à manquer, même le lait. Mais il faut dire aussi que beaucoup de citoyens concourent à provoquer des pénuries tout ce qu'il y a d'irréelles car ils achètent en très grandes quantités ce qu'ils trouvent devant eux, perturbant par là, le circuit de distribution et faisant l'affaire des multiples trabendistes qui se pourlèchent les babines devant cette autre occasion de se remplir les poches avec l'argent des autres.

Pourtant il aurait suffi que les gens achètent au même rythme que d'habitude et ils auraient pu économiser de fortes sommes d'argent et, en même temps, trouver tout ce qu'ils veulent dans les magasins, comme toujours en temps normal. Alors nous n'avons qu'à dire à nos concitoyens de s'armer de retenue pour contrer tous ceux qui attendent pareilles circonstances pour nous saigner à ? froid !