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Entre 65 et 70 milliards de dollars dans le fonds de régulation des recettes

par Salim L.

« Il n'y a aucune opacité dans la gestion du fonds de régulation des recettes ». C'est ce qu'a affirmé, hier, Sidi Mohamed Ferhane, directeur général de la prévision et des politiques au ministère des Finances. Ce responsable qui était l'invité de la radio Chaîne 3, a assuré que «le montant de ce fonds est affiché sur le site du ministère des Finances où l'on peut suivre tout le cheminement de ces réserves publiques, depuis l'année 2000». Le Fonds de régulation des recettes (FRR) atteindra entre 5.000 et 5.500 milliards de dinars, vers la fin 2011», indique-t-il. Ces montants représentent entre 65 à 70 milliards de dollars.

Le FRR cumule la rente tirée sur la base réelle du prix du pétrole, vendu sur le marché international (90 dollars le baril) à la quelle l'on soustrait la somme calculée sur la base d'un cours de référence (37 dollars le baril) retenu par la loi de Finances de 2012.

«Cette manne financière couvrira le déficit budgétaire durant les trois prochaines années et les besoins des importations des biens et des services, durant les quatre prochaines années», indique M. Ferhane. La dernière loi de finances a prévu de lourdes dépenses liées aux hausses des salaires des fonctionnaires et des subventions de produits de première nécessité. Les réserves de change ont battu un nouveau record en s'établissant à plus de 170 milliards de dollars.

M. Ferhane soutient que la politique du gouvernement ne se limite pas aux dépenses pour couvrir les besoins des transferts sociaux mais met aussi le cap sur le financement de l'économie. Il rappelle à ce titre, «les différentes mesures prises, depuis 2000, en faveur de la PME et visant la diversification de l'économie et l'essaimage de l'investissement pour désenclaver certaines régions». Le gouvernement encourage les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté avec un différé de trois ans, durant lesquels le Trésor public prendra en charge les intérêts. La banque créancière procédera ainsi à l'annulation des agios réservés à l'entreprise bénéficiaire du rééchelonnement.           «La stratégie du gouvernement est basée sur les aides aux PME», dit-il. Les aides consistent entre autres, à rééchelonner les dettes, effacer les agios et prendre en charge les intérêts intercalaires des entreprises.

Le Trésor public participe à la bonification des crédits d'investissements aux petites et moyennes entreprises. Les banques préservent le taux d'intérêt de 5,5% qu'elles appliquent pour les crédits à l'investissement et le Trésor public prendra en charge une bonification de 2% sur cet intérêt, applicable aux crédits bancaires d'investissement aux PME.         Les entreprises bénéficient ainsi d'un crédit à taux d'intérêt de 3,5%. Les banques sont exhortées à accorder un différé sur les crédits aux PME exclusivement destinés à l'investissement, à raison de trois ans pour les crédits à moyen et long termes (5 à 7 ans) et de cinq ans sur les crédits à long terme (plus de 7 ans). Le Trésor public couvre aussi les risques de change, une mesure qui vient répondre à des revendications récurrentes du Patronat. «L'Etat a également décidé d'alléger les procédures fiscales et le traitement des dettes fiscales et des dettes des PME, au niveau des banques», rappelle l'invité de la radio. «L'Algérie compte le système fiscal le moins lourd, dans toute la région Méditerranée», fait remarquer M. Ferhane. Ce dernier rappelle aussi la batterie de mesures prises pour attirer les investissements dans les Hauts Plateaux et le Sud. «La fiscalité a été allégée par des abattements et des exonérations dans les Hauts Plateaux», souligne-t-il.         Lorsque les investissements sont implantés sur les Hauts Plateaux et le Sud, les bonifications sont portées respectivement à 95% et 80% du taux bancaire.    Les bénéficiaires du crédit ne supportent que le différentiel non bonifié du taux d'intérêt. Un différé de 3 ans est accordé pour le remboursement du principal du crédit bancaire et un différé d'une année pour le paiement des intérêts. Enfin, interpellé sur les mauvais classements attribués par certaines institutions internationales au climat des affaires en Algérie, M. Ferhane estime que «la Banque mondiale ne doit pas se limiter à s'adresser uniquement à des consultants privés, mais doit aussi recueillir les données de l'administration».