Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Navette Oran-Aïn El Turck: Les clandestins imposent leur diktat

par Rachid Boutlélis

L'anarchie prévalant dans le secteur du transport public a été grandement illustrée, au cours du week-end notamment, sur les navettes desservant Oran aux localités côtières du littoral ouest. Pour des raisons qui restent à déterminer, les véhicules de transport public assurant cette desserte, ont boudé les stations désignées, que ce soit celle de la place Vassas, dans la commune d'Aïn El Turck, celle située mitoyenne au théâtre régional Abdelkader Alloula à Oran. Ce malheureux état de fait a été exploité par les véhicules taxi, activant dans la clandestinité. Les usagers de cette navette ont été ainsi dans l'obligation de débourser le triple, voire plus en fin d'après-midi, du prix de la course. Dans la journée, les taxieurs clandestins exigeaient 300 dinars. Le soir, les tarifs ont carrément doublé pour atteindre les ? 600 dinars. Les autres véhicules de transport en commun ont enfoncé encore le clou en doublant les tarifs. Au lieu de 20 dinars la place, les receveurs exigeaient 50 dinars. Cette situation a été à l'origine de plusieurs altercations entre les receveurs des bus, taxieurs et usagers. « Il n'existe aucun véritable contrôle dans ce secteur et les transporteurs imposent leur diktat. L'usager, qui est le dindon de la farce, en fait durement les frais. La situation actuelle revendique une prise de conscience et un profond assainissement », s'est insurgé un étudiant, domicilié dans la commune d'Aïn El Turck. Le même son de cloche s'est fait entendre hier, chez les autres usagers, abordés à la station terminus de ladite commune. Selon des informations concordantes, les embouteillages qui ont prévalu exceptionnellement au cours de ce week-end, en raison de la dégradation de la chaussée occasionnée par les dernières précipitations, dans certains endroits de l'axe routier, reliant Oran à la daïra d'Aïn El Turck, auraient poussé nombre de véhicules de transport à refuser de travailler. Toujours est-il que jeudi, des grappes de personnes ont fait le pied de grue des heures dans un climat délétère qui a perduré jusqu'au soir dans les deux stations en question. Notons qu'un constat similaire a été relevé à la station de Mers El Kébir. Comble de l'ironie, des délinquants ont également exploité cette situation pour perpétrer leurs forfaits. Les éléments de la police judiciaire relevant de la sûreté de daïra d'Aïn El Turck ont eu à intervenir pour opérer des interpellations à proximité de la station des bus de la place Vassas.