Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

CHLEF: Contraintes et perspectives des retenues collinaires

par Bencherki Otsmane

Etant donné les conditions topographiques qui ne permettent pas toujours l'implantation de grands barrages dans la wilaya de Chlef, mais aussi à cause du coût élevé de réalisation de ces infrastructures, les services de l'hydraulique ont opté pour les retenues collinaires pour la mobilisation des ressources en eau afin de combler le déficit en la matière, sachant que la région se distingue d'un climat semi-aride. Il faut noter que le problème du manque d'eau ne cesse de s'amplifier, ces dernières années, contraignant les planificateurs et les aménagistes de retenir l'option des retenues collinaires. A ce titre, le secteur de l'hydraulique réalisera dans le cadre des programmes sectoriels de développement 22 retenues collinaires. La première opération de ce programme d'envergure touchera les communes de Béni-Haoua, Tadjna, Mossadek, Dahra et enfin Médjadja. On prévoit le captage d'environ 3 millions de m3 d'eau permettant ainsi d'irriguer 622 hectares dont 400 dans la seule commune de Béni-Haoua. Toutefois, la direction de l'hydraulique est préoccupée par l'envasement de 13 retenues collinaires existantes après quelques années seulement de leur construction. Cette rapidité d'envasement va à l'encontre d'un développement rural durable, reflétant le risque d'érosion des bassins versants. Selon les services techniques de l'hydraulique, dans la plupart des cas observés, la durée de vie prévue des retenues (10 à 20 ans) est considérablement réduite. Selon une étude réalisée, près de la moitié des retenues collinaires est totalement envasée au bout des deux premières années de fonctionnement. L'érosion la plus grave, note-t-on, est due au ruissellement exceptionnel qui augmente les débits de pointe, creuse les ravines, provoque l'érosion des berges et envase finalement ces réservoirs artificiels. D'où l'intérêt d'une sélection rigoureuse des sites potentiels aménageables avec un intérêt particulier à la gestion de ces retenues. Ainsi avec des objectifs plus clairs, un diagnostic du terrain plus détaillé sur les facteurs biophysiques et socio-économiques, une implication des riverains dans les programmes, ces aménagements hydro agricoles pourront avoir un impact très positif.