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En attendant la réalisation de trois complexes sidérurgiques: Les déchets ferreux et non ferreux seront stockés pendant deux ans

par Salah C.

En attendant l'entrée en production de 3 aciéries, soit en projet ou en cours de réalisation, respectivement à Béthioua, dans la wilaya d'Oran, Boumerdès et Bellara, dans la wilaya de Jijel, le Conseil des participations de l'Etat a décidé d'allouer une enveloppe financière de l'ordre de 4 milliards de DA, au profit des 3 entreprises publiques spécialisées dans la récupération des déchets ferreux et non ferreux. Cette mesure a été révélée jeudi par Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement qui répondait à une question orale d'un sénateur. Le représentant du gouvernement a précisé que les 3 entreprises publiques pourront ainsi préserver leurs activités en procédant au stockage de leur production durant 2 ans, afin de permettre aux nouveaux complexes sidérurgiques de disposer de matière première. Auparavant, ces entreprises exportaient les déchets ferreux vers l'Europe notamment, avant de se voir interdits d'exportation depuis l'application de l'article 43 de la loi de finances complémentaire 2010.

Faisant un état des lieux des projets de complexes sidérurgiques, le ministre a avancé que celui de Boumerdès, un partenariat entre l'Etat (34%) et un opérateur privé (66%), démarrera dans 4 mois.

M. Benmeradi a également rappelé que le volume stocké a été estimé à 500.000 tonnes entre 2006 et 2010 et que la capacité de récupération des 3 entreprises publiques est de 100.000 tonnes/an.

Approché, au lendemain de la décision d'allouer les 4 milliards de dinars, un responsable syndical de l'entreprise de récupération de l'Ouest nous a précisé que cet apport financier des pouvoirs publics a pour objectif de maintenir sous perfusion les 3 entreprises en attendant la réalisation des 3 complexes sidérurgiques. Toutefois, maintenir sous sérum les 3 entreprises n'est pas la solution idéale, selon notre interlocuteur. Ce dernier estime que la tutelle devrait décider d'une dérogation pour permettre l'écoulement des stocks évalués à plusieurs centaines de tonnes de déchets traités.

D'autant que certaines commandes de clients étrangers n'ont pas été satisfaites au moment où certaines entreprises connaissent des difficultés de trésorerie au point où, à titre d'exemple, le personnel de l'entreprise du Centre n'a pas perçu de salaires depuis 3 mois, en dépit du non renouvellement des contrats du personnel recruté précédemment. Pour l'heure, l'activité est presque au point mort, souligne le syndicaliste, et sur le plan salarial, plusieurs avantages tels que la PRC ont été amputés des rémunérations et que si cette situation persiste, le non versement des salaires est envisageable. Au plan des perspectives, notre interlocuteur considère que cette solution est positive et évitera la disparition de cette filière, la présence dans la nature de tonnes de déchets souvent nocifs et enfin l'entame d'une nouvelle ère industrielle.