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Des abattoirs qui laissent à désirer

par A. El Abci

Le phénomène de vente de viandes issues de l'abattage clandestin prend de plus en plus d'ampleur au niveau de nombreux quartiers populaires de toute la wilaya de Constantine, menaçant ainsi la santé du consommateur.

Selon le directeur du commerce, M. Boularak, les neuf abattoirs existant actuellement sont insuffisants comparativement à la demande, expliquant largement la propagation de l'abattage sauvage. Et le directeur de considérer que nombre d'abattoirs existants ne répondent pas aux conditions et aux critères exigés en matière d'hygiène. Il poursuit «qu'il en est ainsi aussi bien dans l'abattoir communal du chef-lieu de wilaya que celui d'El-Khroub, mais les abattages y continuent en l'absence d'alternative». Notre interlocuteur ajoute que «c'est à peu près le même cas pour les abattoirs de poulets et autres viandes blanches. Il en existe une quinzaine avec une capacité globale de production équivalent à 5.000 unités/jour, dont sept sont peu équipés en matériel moderne et fonctionnent en semi-automatique, alors que le travail dans les huit restants se fait de façon encore traditionnelle».

Ces quantités sont assez modestes, précise-t-il, relativement à ce qui est écoulé au niveau des marchés de la wilaya et de la demande qui s'exprime journellement. «Situation qui n'a pas manqué d'ouvrir la porte de façon inquiétante à l'abattage non réglementé et non contrôlé, de bétail et de poulets, menaçant ainsi la santé des citoyens», comme l'a indiqué un rapport sur le commerce informel des viandes (rouges et blanches), présenté lors de la dernière session de l'APW. Rapport qui avait porté la responsabilité à la direction du commerce, dont le directeur tout en reconnaissant le danger que ce phénomène fait peser sur la santé publique, n'en considère pas moins que ses services sont actuellement sous-équipés en matière de moyens humains et matériels pour y faire face efficacement et l'éradiquer complètement.

Ainsi et malgré le nombre des contraventions enregistrées, toujours en hausse, cela demeure largement insuffisant, fera-t-il savoir. Et d'indiquer, dans ce cadre, que les brigades de contrôle ont effectué plus de 1.300 interventions pour les dix mois de cet exercice 2011. Interventions qui ont donné lieu à 216 PV de contravention, dont la rubrique défaut d'hygiène représente 52%, suivi par les contraventions concernant les produit périmés et interdits à la consommation représentant le taux de 33%, alors que les saisies de viandes avariées ont atteint les deux tonnes pour la même période. Enfin, l'on apprend par ailleurs qu'à l'effet de réduire ce phénomène d'abattage clandestin, qui constitue une réelle menace de santé publique, des propositions relatives à l'ouverture de l'activité à des investisseurs privés sont sur la table du wali.