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Aïn Smara: Un jardin public à la place de la décharge

par A. Mallem

Après avoir achevé la visite qu'il a effectuée jeudi dernier dans des unités industrielles de la wilaya de Constantine pour le lancement du programme national de la dépollution industrielle par l'élimination des cyanures et de rejets de ciment, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, M. Chérif Rahmani, a tenu une conférence de presse au siège de la wilaya. Aussi, des journalistes ont considéré que le moment était tout indiqué et ont posé la question lancinante de la décharge de Aïn Smara, qui constitue un gros problème à l'environnement et à la santé publique, plus particulièrement pour les riverains de la cité Boussouf qui se trouve toute proche de cette décharge.

Aussi, et en présence de plusieurs responsables sectoriels de son département, entre autres les directeurs généraux de l'Agence nationale des déchets (And), du Centre national des technologies propres (Cntp) et du Centre national de la formation aux métiers de l'environnement (Cnfme), le ministre a tenu à répondre aux préoccupations des uns et des autres, en disant : «ce n'est pas du tout l'objet de ma visite, mais je répondrais exceptionnellement à cette question. Je peux vous rassurer que cette décharge sera éliminée et nous allons nous concerter, moi et le wali, afin d'élaborer un programme dans ce sens qui portera sur toutes les questions de l'environnement au niveau de la wilaya. Les secteurs concernés seront ensuite instruits pour entamer les procédures nécessaires à ce sujet. Une étude de ce cas sera lancée afin de déterminer le processus de traitement du terrain sur lequel est implantée la décharge et pour protéger l'environnement». Ensuite, le ministre a indiqué que son département a mis en place une politique consistant à combattre les décharges sauvages non contrôlées, et ce en arrêtant la méthode de l'enfouissement des déchets de toute sorte qui se fait dans des centres d'enfouissement technique. Dans ce cadre, il a signalé la fermeture de 10 décharges au niveau national en citant le cas de celle de Oued Smar, dans la banlieue d'Alger, dont l'élimination est en cours de manière progressive. «Il faut savoir que ce travail de fermeture n'est pas du tout facile, a précisé M. Rahmani, parce qu'il faut ensuite analyser les gaz enfermés dans les décharges, des gaz qui ont été emmagasinés depuis des décennies (entre 20 à 40 ans, selon les cas). Ces gaz sont très dangereux pour la santé humaine car ils peuvent entraîner la mort». D'un autre côté, a-t-il poursuivi, il faut vider le sol des eaux de pluie qui s'y trouvent enfouies, atteignant parfois jusqu'à 17 mètres, c'est-à-dire autant de couches du sol qu'il faut traiter. Ce qui rend la tâche d'autant plus ardue que les surfaces à traiter peuvent aller, selon les cas, jusqu'à 50 hectares. «J'insiste pour dire que c'est un travail pénible».

Revenant au cas de la décharge de Aïn Smara, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a déclaré que l'élimination totale de ce phénomène peut prendre jusqu'à trois années. Et avec la collaboration des autorités locales, notamment les collectivités locales concernées, ce lieu pourra être transformé en jardin public où les citoyens des deux communes de Aïn Smara et Constantine viendront chercher le repos et la quiétude.