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Grève de la FNTE: Perturbations dans les écoles

par S. C., M. A. & R. B.

Moins d'un mois après la rentrée des classes, les établissements scolaires viennent d'être en grande partie paralysés par un débrayage dans le corps de l'enseignement et ce, suite à un communiqué de la Fédération nationale des travailleurs de l'enseignement, FNTE, UGTA, rendu public le 27 septembre dernier.

« En ce premier jour de grève, nous avons enregistré un taux de suivi de 68 à 72 % sur le territoire national, mais on prévoit une augmentation du taux pour le deuxième jour de grève, c'est-à-dire à partir d'aujourd'hui». C'est ce qu'a affirmé Ferhat Chabeh, membre de la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE). La grève de trois jours à laquelle a appelé la FNTE a été suivie «à 100 % dans certains établissements à Alger», selon les membres de la Fédération que nous avons contactés hier. Les membres de la FNTE ont même parlé de réussite de la grève en défiant l'UNPEF et les autres syndicats de pouvoir enregistrer un taux de suivi de grève aussi important à partir du 10 octobre que celui enregistré par leur Fédération. Ferhat Chabeh a sévèrement critiqué les membres de l'UNPEF en précisant qu'il est inconcevable qu'un tel syndicat nous accuse d'être «des casseurs de grève». Pour Ferhat, «les véritables casseurs de grève sont les membres de l'UNPEF, ce sont eux qui ont adressé des communiqués non signés en soulignant qu'il n'y aura pas de grève ce 4 octobre».

L'appel à la grève devant s'étaler du 4 au 6 du mois en cours a été différemment suivi au niveau de la wilaya d'Oran. Selon le premier responsable locale de cette Fédération, le taux a atteint à la mi-journée 100% dans les écoles, 65 % dans les CEM et 32 % dans les lycées. Ces taux ne veulent nullement dire que les établissements ont été paralysés par cette grève, étant donné que le personnel adhère à des syndicats différents. Certaines écoles ont ouvert leurs portes avec seulement un ou deux enseignants qui ont assuré les cours normalement. C'est ce que nous avons constaté sur le terrain avec une prédominance des grévistes dans le cycle primaire, le fief habituel de la FNTE, alors que dans le moyen, l'UNPEF est fortement présente. Dans le secondaire, force est de reconnaître que la FNTE n'arrive à mobiliser que les corps communs et demeure boudée par la majorité des enseignants. A signaler également qu'au vu de la localisation des établissements à fort taux de suivi, tels qu'annoncés par le syndicaliste, il ressort qu'ils sont situés surtout en dehors du chef-lieu de wilaya. Interrogé sur les raisons qui ont amené la FNTE à faire cavalier seul, notre interlocuteur a estimé que «les syndicats dits «autonomes» n'ont pas été unitaires en dépit du fait que les revendications sont identiques et que cette autonomie n'est finalement que par rapport à l'UGTA, alors qu'ils sont pris en charge financièrement par l'Etat». A l'origine de cette grève, qui précède une autre qu'observeront les syndicats autonomes à partir de lundi prochain, l'échec de la rencontre entre le secrétariat national de la FNTE et le ministère de l'Education, le 12 septembre, qui a été consacrée aux réponses de ce dernier quant aux quatre dossiers soumis par le syndicat, à savoir l'uniformisation des régimes indemnitaires avec les autres secteurs de la fonction publique, la révision des statuts particuliers, l'octroi de la prime du Sud et de zone selon le nouveau salaire et enfin la gestion des œuvres sociales. La FNTE a estimé que les réponses de la tutelle sont restées en deçà des espérances et de ce fait reconduit la même plateforme de revendications qui s'articule autour de 19 points allant de l'augmentation des salaires à celle de la prime de scolarité et de la femme au foyer qui doivent être respectivement de 3000 et 5000 DA.

 D'autre part, l'appel à la grève a été largement suivi, hier, pour son premier jour, dans la daïra d'Aïn El Turck. Selon les chiffres avancés par des syndicalistes de ladite Fédération, les estimations frisent les 70% dans le moyen, près de 90% dans le primaire et 20% dans le secondaire. En effet, seul un lycée, sur les quatre qui existent dans cette partie de la wilaya, a été touché par ce débrayage. Notons que la daïra d'Aïn El Turck compte au total dix-neuf écoles primaires, douze CEM et quatre lycées. Le statut de l'enseignant, la revalorisation du régime des indemnités figurent parmi les principales revendications brandies par les grévistes.