Le centre-ville d'Oran a été en grande partie «fermé» à la circulation automobile
hier. Les habitants du quartier de Derb ont, pour le
troisième jour d'affilé, dressé des barricades au
niveau de la Place
du 1er Novembre et du Boulevard Maâta Mohammed El
Habib, mais aussi, fait nouveau, au niveau de l'artère parallèle, la rue Baghdadi Mohammed. Une situation qui a rendu toute la zone
située entre la Place
d'Armes, la Place Valéro et la Place Karguentah
quasiment déserte de toutes sortes de véhicules. Cet important périmètre fermé
s'ajoute ainsi aux différentes artères qui font désormais office de chantier au
projet du tramway. Des policiers en faction au niveau de la Place Aïssat
Idir (Plateau) procédaient à la déviation des
véhicules voulant rejoindre le centre-ville par la Place Karguentah
vers la rue Zirout Youcef
en passant par la rue Djebbour Mâmmar
près de Cité Lescure. Les services de sécurité
semblent ainsi avoir résolument pris l'option de laisser le mouvement des
habitants de Derb s'exprimer, tant qu'il n'y a pas
atteinte aux biens publics et privés.
Un principe que les contestataires
ont tenu à souligner hier à travers des pancartes sur lesquelles ils ont réaffirmé
«le caractère résolument pacifique» de leur mouvement. «Beaucoup de gens
pensent, à tort ou à raison, que les habitants de Derb
sont des personnes violentes, des repris de justice qui se battent avec des
épées?», affirment-ils. Et d'ajouter : «A ces gens, on dit nous sommes ici pour
une seule et unique raison, défendre pacifiquement notre droit le plus absolu
de vivre en sécurité sous un toit décent pour nous et pour nos enfants.» Pour
éviter tout risque de débordement, tout le monde semblait, en effet, mobilisé
hier à la Place
du 1er Novembre où des consignes ont été données aux jeunes manifestants par
leurs aînés «de débusquer toute personne étrangère au quartier qui pourrait se
faufiler dans les rangs des manifestants». D'ailleurs, les signes de cet effort
d'organisation s'illustraient parfaitement hier à travers les multiples
pancartes hissées par les contestataires.