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Le chaud et le froid

par Adjal Lahouari

Après la dernière débâcle subie à Marrakech, les fans de l'équipe nationale ne croient plus beaucoup aux chances de cette dernière pour la prochaine CAN. Et pourtant, ce match face à la Tanzanie ne les a pas laissés insensibles si l'on se base sur les commentaires entendus çà et là. Il faut dire que l'arrivée aux commandes de Vahid Halilhodzic aura suscité de la curiosité et même, pour certains, un espoir, en dépit du classement avant ce match face à la Tanzanie. Ces réactions sont dues à la personnalité de l'entraîneur franco-bosniaque qui est un gagneur et qui entend remettre de l'ordre tant sur le plan tactique que du côté mental. Sûr de lui, il a déclaré avant le match : «Je sais où ça ne marche pas et je sais pourquoi. Mais, désolé, je le garde pour moi». Même les journalistes sur place n'ont pu connaître l'équipe-type, une façon comme une autre de tenir les joueurs mobilisés jusqu'au bout. Comment allaient-ils aborder ce match de la dernière chance ? Etaient-ils capables d'appliquer les directives de leur coach: «faire des passes rapides, éviter le jeu long et rechercher le décalage». Il est évident que c'est plus facile à dire qu'à faire. Quoi qu'il en soit, ce qui est certain, c'est que Halilhodzic leur a demandé d'attaquer à outrance pour créer la supériorité numérique dans le camp tanzanien.

Après une bonne entame où ils ont obtenu trois corners, les Verts semblaient bien partis pour concrétiser leurs intentions à partir d'un pressing haut. Et puis, il y a ce but surprise tanzanien où la responsabilité de toute la défense prise de revers par un centre et également M'Bolhi, sorti tardivement. Cette réalisation ne doit pas être considérée comme une nouvelle donne, puisque l'objectif des camarades de Ziani était d'attaquer et de gagner en football. Comme dans toute activité humaine, il ne suffit pas de vouloir.

Les Algériens sont retombés dans leurs erreurs à savoir de mauvais placements qui les ont empêchés de développer un football collectif. C'était pourtant le seul moyen de contrer ces Tanzaniens qu'on a sans doute un peu mésestimés et qui ont failli même ajouter un second but, cette fois sur un exploit individuel obligeant M'Bolhi à dévier le ballon en corner.

On attendait avec impatience cette deuxième mi-temps où Halilhodzic a lancé dans le bain un troisième attaquant, Bouazza, à la place du «milieu» Belhadj, ce fut un changement positif dans la mesure où Bouazza a remis les pendules à l'heure sur un service de Benyamina. Juste après cette égalisation, le coach de l'EN a fait entrer Yebda à la place de Medjani. Si du côté des occasions la balance est équilibrée entre les deux formations, il n'empêche que les Tanzaniens ont développé un meilleur jeu, simple et orienté vers la profondeur. Ce qui n'est pas le cas des Verts qui ont frôlé la correctionnelle à plusieurs reprises, n'étaient-ce les parades de M'Bolhi. Cette défense «à plat» a beaucoup souffert sur les offensives des locaux, et notamment Laïfaoui et Bougherra, complètement dépassés. Dans le dernier quart d'heure, Halilhodzic a abattu toutes ses cartes en lançant un troisième attaquant, Ghezzal, auteur d'un tir sur le gardien à la 93ème minute.

Au-delà du résultat, ce que nous attendions c'étaient des prémices d'un renouveau. Hélas, rien de tout cela et tout porte à croire que c'est probablement une fin de cycle irrémédiable pour cette équipe qui s'était qualifiée pour le Mondial 2010. En conséquence, Halilhozdic changera-t-il de fusil d'épaule. Nous avons pris note qu'il nous a promis une équipe un tant soit peu cohérente pour le mois de décembre. Attendons donc.