La grève du personnel navigant commercial d'Air Algérie a pris fin dans la soirée de jeudi.

Les vols vers toutes les destinations ont repris normalement hier, au grand bonheur des voyageurs qui ont vécu un vrai calvaire durant quatre jours et quatre nuits dans les aéroports algériens et étrangers.Neuf vols étaient programmés par Air Algérie à l'aéroport d'Orly (Paris) ce vendredi pour acheminer quelque 1.600 personnes. Il faut savoir que des dizaines de personnes, des familles avec leurs enfants, ont passé jusqu'à trois nuits dans cet aéroport. A Roissy, l'autre aéroport parisien, des centaines d'autres voyageurs algériens étaient bloqués. Une soixantaine de passagers ont passé la nuit de jeudi à vendredi sur place, rapporte l'Agence France Presse (AFP). La même source ajoute qu'entre 100 à 130 personnes qui devaient embarquer à partir de Nice jeudi dernier n'ont pas pu le faire et devaient prendre l'avion hier ou aujourd'hui samedi.

 Même avec du retard, les vols vers l'Algérie, depuis la France notamment, semblent reprendre normalement pour transporter des milliers d'immigrés pris au piège de cette grève. Tous les vols programmés pour la journée de vendredi seront totalement assurés, a déclenché pour sa part le directeur des opérations au sol de l'aérogare d'Alger, Toubal Seghir Reda. Ce dernier, dans une déclaration à l'APS, a indiqué que cette reprise des vols intervient suite aux négociations du personnel navigant commercial et la direction d'Air Algérie.

Selon le responsable des opérations au sol de l'aérogare de la capitale, une quarantaine de vols ont été organisés jeudi sur le réseau domestique et international par Air Algérie entre mercredi et jeudi, grâce à l'affrètement d'avions de compagnies étrangères. Air Algérie, soutient le même responsable, a assuré une vingtaine de vols domestiques et internationaux, les autres rotations ayant été assurées par notamment Aigle Azur, Air France, Atlas Jet (Turquie) et la compagnie italienne Neos. A Oran, dont l'aéroport reprend peu à peu son rythme de croisière à l'instar des autres aéroports du pays, deux vols Oran-Casablanca et Oran-Alicante ont été assurés notamment jeudi dernier par Air Algérie, affirme Kara Teurki, directeur régional adjoint de la compagnie nationale.

Intervention du Premier ministre Ahmed Ouyahia

 Le gouvernement a donné des instructions pour l'affrètement d'un plus grand nombre d'avions afin de faire face aux perturbations résultant de la grève du personnel navigant commercial. C'est ce qu'a déclaré jeudi le Premier ministre Ahmed Ouyahia à la presse en marge de la clôture de la session de printemps du Conseil de la nation. Il soulignera à cet effet que « le gouvernement avait accompli son devoir en donnant d'abord les instructions nécessaires pour l'affrètement par Air Algérie du maximum d'avions et l'autorisation aux compagnies étrangères, dans la mesure de leurs moyens, d'assurer le transport de voyageurs algériens par des vols supplémentaires». Ahmed Ouyahia, qui avait appelé à «l'ouverture d'un dialogue avec les travailleurs dans le cadre du strict respect de la loi», soulignera par ailleurs «qu'il n'y a pas lieu de prendre en otage l'Etat et les citoyens».

Sidi Saïd en médiateur auprès d'Ouyahia

 Devant le dialogue de sourds qui s'est installé entre le collectif du personnel navigant commercial et la direction d'Air Algérie, c'est le secrétaire général de l'UGTA qui a été sollicité pour être intermédiaire.

 Dans une déclaration au « Quotidien d'Oran », le responsable du collectif du personnel navigant commercial, Hamamouche Yacine, a affirmé hier que les grévistes, devant le blocage de la situation, ont sollicité une personnalité politique nationale pour jouer le médiateur mais que la personnalité en question a suggéré le nom de Sidi Saïd. Ce dernier, une fois informé, est venu assister à l'assemblée générale organisée par le personnel navigant dans la soirée de jeudi. Le patron de la centrale syndicale, témoigne Yacine Hamamouche, a appelé le Premier ministre qui a pris l'engagement de prendre les revendications du personnel navigant commercial dans le cas où ils lèveraient le piquet de grève.

Le Premier ministre, a assuré Sidi Saïd aux grévistes, s'est engagé à prendre en charge les revendications du personnel navigant et à lever les sanctions contre tous les travailleurs concernés. « On est pour le dialogue et nous ne voulons pas de mal à cette compagnie », nous dira Hamamouche qui souligne que la grève est désormais levée depuis jeudi à 18 heures.