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Déviances sociales

par M. M.

On envisage de recourir à la «Déchéance de la nationalité» pour certains crimes, tels que le fait de porter atteinte à la vie d'un policier, ou d'un militaire de la gendarmerie ou de toute autre personne dépositaire de l'autorité publique. Tout ce désarroi démontre que les Etats ne doivent lésiner sur aucuns moyens, quitte parfois à remettre en cause certains invariants constitutionnels, pour assurer une paix sociale et une sécurité intérieure pérennes. La sécurité des Biens et des personnes fait partie de l'une de plus importantes missions de l'Etat. Chaque année, le gouvernement en est comptable et doit faire ses bilans et corriger ses imperfections. Un seul événement ou un seul fait divers qui ébranle les consciences doit immédiatement faire réagir le gouvernement, on doit ne pas forcément attendre un génocide ou une hécatombe pour se mettre à courir après les responsabilités défaillantes.

 Deux événements distincts en France on donné lieu à une colère indescriptible du Président qui a promis de sévères sanctions contre le corps des magistrats. L'Affaire Outreau et l'Affaire Laetitia. Lorsque le Magistrat ne s'acquitte pas convenablement de son rôle, commet plusieurs maladresses lors de l'instruction et finit par mettre en accusation et en prison injustement des personnes innocentes ou lorsque celui-ci remet en liberté et de manière tout aussi imprudente et désinvolte un individu dont le passif et la dangerosité aurait du donner lieu à davantage de réserves et de précautions et que ce récidiviste assassine avec une cruauté indescriptible (viol et dépeçage).

 Je verrais mal commet la société ne craigne pas tout aussi bien pour sa présomption d'innocence et des erreurs judicaires au même titre qu'elle se sentirait toute entière meurtrie, violée et dépecée.

Ah ! Ces maladresses rédemptrices qui s'incrustent dans nos mœurs

Elles ne sont hélas plus des exceptions, mais plutôt la règle générale. En enfreignant l'ensemble des lois, règlements ou mesures de sécurité, le comportement de chaque citoyen abrite en puissance une irrésistible inclination au délit, aussi bien dans des moments de plaisirs que dans l'exercice d'une fonction, d'une activité commerciale. En Algérie, aussi bien par voie terrestre que maritime, un autre faune criminelle sévit dans les plages. Non contents de jouir d'un territoire maritime incommensurable pour s'adonner à toutes les folies qui leur passent par la tête, avec leurs maudits Jet-ski, ces meurtriers jettent leur dévolu sur ces marres d'eau ou barbotent en toute quiétude de pauvres citoyens venus gouter aux plaisirs de la mer après une année de labeur. Et voilà que cette autre délinquance de jouissance vienne prendre un enfant par ci, une gamine par là. En matière de consommation, le Gouvernement algérien a pris des mesures (Lois-Recommandations-conseils-menaces) qui le plus souvent demeurent sans aucun effet à cause d'une surveillance, d'un contrôle et d'une répression trop insuffisante. Sous des chaleurs caniculaires, la sardine trône comme une mariée sur des emballages non conformes jusqu'à des heures insolentes de l'après midi. Probablement par égard pour ce client et consommateur algérien souvent pressée, la viande hachée est toujours prête et attend depuis un bon moment le consommateur, le moment qu'il faut pour enclencher la prolifération de ces bactéries dont nos organismes se sont accoutumés.

 Sachant que le client algérien a toujours besoin qu'on harcèle et qu'on titille son acuité visuelle, les produits laitiers (Laits, fromages, yaourts?) jonchent nos trottoirs au lieu de rester sagement dans ces lieux réfrigérés que la Loi impose non pas pour emmerder le commerçant mais pour protéger nos vies. La liste de ces comportements criminels est hélas trop longue.

 Une eau minérale qui n'a rien de minérale, des eaux gazeuses cancérigènes, des fruits irrigués par des eaux usées, des denrées alimentaires et des services qui contreviennent aux normes de sécurité et de salubrité.

« Tout intervenant dans le processus de mises à la consommation des denrées alimentaires est tenu au respect de l'obligation de l'innocuité de ces denrées et de veiller à ce que celles-ci ne portent pas atteinte à la santé du consommateur. »(5)

 En 2005 à El-Khroub, une circoncisons collective organisée sous l'égide de l'APC tourne au drame (Hémorragie, infection, résection importante du prépuce, rétrécissement du méat, déformation de l'organe génital?) bref ces enfants sont condamnés à ne plus être des hommes. Peut-être qu'avec les miracles d'une chirurgie réparatrice ou implantatoire, on leur permettra de fonder des familles. Les parents de ces pauvres chérubins ont sillonné les administrations pour réclamer justice.

 Mais en ces temps et en ces lieux, ces foutaises que nous avions énuméré plus haut «maladresse, négligence, inobservation des règlements, inattention» ne constituaient pas encore au sein du corps médical une source d'inquiétude ou un motif qui pouvait renvoyer ses auteurs devant la Justice.

 Et ce n'est que grâce à la médiatisation trop bruyante de cette affaire que les responsabilités, les culpabilités et la justice ont pu enfin émerger pour que la vérité et le droit récupèrent leur place. Lorsque les citoyens, suite à des bavures commises dans les hôpitaux et cliniques, décédaient dans l'anonymat et l'impunité absolue.

 On accusait toujours le Bon Dieu pour tous ces décès aussi inattendus et prématurés. Néanmoins, et comme toujours il a fallu que les hôpitaux et certaines cliniques se transforment en mouroirs et que les médecins deviennent des charcutiers pour qu'enfin la Justice se résigne à mettre le médecin ou l'hôpital face à leurs bévues.

 En 2010, Lors d'une journée d'étude sur la responsabilité pénale, le Ministre de la Justice reconnaitra que le Code pénal algérien et la Loi sur la santé «n'ont pas défini la faute médicale, ni les différents types de faute médicale.» d'où cet énorme chaos qui pénalisait tout le monde: le patient à toujours accepter son infortune ou se révolter vainement. Le médecin ou l'hôpital à ne jamais vérifier les impérities dans lesquelles ils pataugent, et enfin le juge confronté, dirait-on, à des situations qu'il n'a pas l'habitude de traiter.

 «Quiconque tue un innocent tue l'humanité tout entière, et que quiconque sauve quelqu'un, sauve l'humanité tout entière. «(Coran -Sourate 5, verset 32.)

Notes

3- Émile DURKHEIM, « Définitions du crime et fonction du châtiment » 4- De la démocratie en Amérique, A. de Tocqueville

5 - Article 4 de la Loi N°09-03 du 25/02/2009 relative à la protection du consommateur et de la répression des fraudes.