Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Sans nouvelles de leurs proches: La détresse des familles de harraga

par J. Boukraâ

Le phénomène de l'émigration clandestine a pris des proportions inquiétantes dans la wilaya d'Oran, encourageant les activités douteuses des réseaux du trafic des personnes. Une véritable mine d'or pour certains individus. Selon M. Khouidmi président du Croissant-Rouge d'Oran, intervenant hier sur les ondes de la radio locale, 100 demandes de recherche ont été déposées par les familles de «harraga» auprès du service de rétablissement des liens familiaux (RLF) de la section du Croissant-Rouge d'Oran. Toutes ces demandes sont restées sans réponse. Selon l'intervenant, l'identification des cadavres des harraga pose toujours problème pour les autorités ainsi que pour les familles des victimes. La plupart des harraga détruisent leurs documents pour ne pas être expulsés. Et nombreux sont ceux qui périssent en mer. Cette situation entrave le bon déroulement de la mission des services de recherche et pose problème pour les pays de destination, ainsi que pour ceux d'origine des migrants. Il faut dire que ces jeunes, à la recherche d'un Eden, continuent à alourdir la liste des harraga portés disparus et celle des cadavres repêchés. Depuis le début de l'année une vingtaine de tentatives d'immigration clandestine a été enregistrée dont certaines ont été avortées par les services de sécurité et une dizaine de cadavres ont été repêchés. Malgré la décision des autorités de sanctionner l'émigration clandestine, les candidats à l'exil continuent de faire la fortune des «passeurs», encouragés par les récits colportés, de bouche à oreille, de ceux qui ont réussi la traversée. Ces derniers tentent de rejoindre l'autre rive de la Méditerranée, à bord d'embarcations de fortune. Ils finissent souvent dans les filets des gardes-côtes pour les plus chanceux ou périssent en mer. Ce phénomène ne cesse de croître, malgré les efforts des autorités et des éléments de sécurité. Signalons que le code pénal prévoit des peines de prison à l'encontre des «passeurs». Une peine d'emprisonnement de 2 à 6 mois et une amende de 20.000 à 60.000 DA ou de l'une de ces deux peines seulement à l'encontre de tout Algérien ou étranger résidant qui quitte le territoire national de façon illicite.

 A noter enfin, que durant le premier trimestre de l'année en cours, 90 personnes ont été expulsées par les autorités espagnoles et françaises pour émigration clandestine. Les harraga ont été arrêtés au port d'Oran et présentés devant le parquet.