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Faut-il formater l'Algérie ?

par Ben Allal Mohamed 1

Le monde est en train de changer autour de nous, le printemps arabe a bouleversé la donne, mais les visées, la machination, le complot et les plans les plus diaboliques ne sont pas faits au profit des peuples arabes mais pour d'autres alliances ou autres stratégies qui se cristallisent dans

ce qu'on appelle la mondialisation.

L'Algérie est sur la ligne de mire des grandes puissances (la France avec ses illusions colonialistes n'est pas innocente), le climat social interne est en effervescence, nous ne sommes point à l'abri d'un tsunami; les raisons les plus sensées ne sont plus à répertoriés. Du point de vu constat et à travers toutes les circonstances, il est relaté que :

L'Algérie vit d'après un schéma engourdissant voir même bloqué qui ne peut ni agir ni fonctionner que ce soit au niveau social, économique, culturel, éducative et même sportive.

 Cet état de fait nécessite automatiquement ou bien obligatoirement un formatage pour instituer une nouvelle configuration dont le risque à travers les conditions actuelles pourrait être décidé par les concepteurs et les forces motrices agissants dans le cadre de ce nouvel ordre mondial actuel.

 Pour ne citer, ce qui se passe actuellement et devant nos yeux le cas du régime soudanais contraint et conduit d'accepter( chantage à l'appui -TPI-) le processus qui a abouti à la sécession de la région du sud du pays et ce n'est pas encore fini;le Soudan était le plus grand pays de l'Afrique géographiquement il perd cette qualité pour laisser la place à l' Algérie...

La Somalie, l'Irak., l'Egypte, la Tunisie, la Syrie le Bahreïn les Emirats, le Yémen? l'atomisation du monde arabe est en marche.

L'évolution et la révolution, c'est toujours la raison du plus fort qui l'emporte. Le monde flatte l'éléphant et piétine la fourmi.

L' Algérie est devenu le premier pays Africain de par sa superficie,sa position géostratégique et donne bien des envies en appétit aux grandes puissances ( critère de vulnérabilité) à force de regarder l'appât du gain ( pétrole -terres agricoles -autres gisements, or?); Les grandes nations ont toujours agi en gangsters, les petites en prostituées.

Par ailleurs il faut bien reconnaître le bien fait et admettre le mal fait de beaucoup de réalisations achevées à coup de pétrodollars pas plus, les autres secteurs n'ont pas la possibilité, ni les aptitudes nécessaires, ni les compétences, ni le courage de créer une valeur ajoutée capable de remplacer ces pétrodollars (peut être les générations d'à venir afin de créer de la richesse ils s'en servent du tourisme dans les grottes qui contenait jadis du pétrole). Le bien fait en logements, en routes, en barrages d'eau et autres infrastructures et le mal fait (absence de machines de création de valeur) ou échec de décollage économique et social nécessite quand même d'être mentionné.

Le projet de société reste inexistant,c'est le facteur déstabilisateur le plus important, il en découle le niveau catastrophique de l'éducation nationale du premier pallier à l'université, et à titre d'illustration d'exemple réel; en 1974 le taux de réussite au Bac était de 10% au Lycée Benzerdjeb de Tlemcen, le taux national était bien inférieur à 10; la qualité de l'encadrement, de l'enseignement et autres paramètres para et pédagogiques étaient d'un niveau très appréciable, l'année 2010 était tarabiscotée de : «one- two- three- viva l'Algérie», «les grèves aux lycées à outrance», «le programme scolaire non accompli», enfin de compte le taux de réussite de 2010 dépasse les 60% : il y a péril en la demeure; par conséquent la comparaison n'est plus une raison d être .

Ne vous mettez pas en avant, mais ne restez pas en arrière

La culture ce qui fait l'humain, recule à grand pas, il est vrai que dans notre langage courant surtout dans le bus on entend souvent dire «avancer en arrière» sans le SVP ou le STP, les valeurs sociales, morales, religieuses et même réglementaires sont dans un état d'impassibilité, d'indifférence et même d'insouciance totale et absolue.

Le tissu industriel ( notre chère industrie industrialisante des années 70; c'était quand même un modèle de type purement Algérien,c'était aussi de la fierté Algérienne, on pouvait polémiquer, reprocher, blâmer ou flatter dire de tout ce qu'on voulait mais au moins et au fait, ce modèle était porteur et créateur de valeur multidimensionnelle avec le temps il pouvait donner un résultat semblable aujourd'hui à l'Inde,le Brésil ou la Corée .

En 1980 : le projet de l'ex ministre de l'économie «Mr. BRAHIMI appelé la Science» a détérioré et fait dégénérer ce fleuron sans contre partie (période de désinvestissements).

En 1990 : c'était l'opération privatisation et libéralisation( loi du 1988) à outrance sans modèle de rechange ou stratégie de substitution; on se retrouve actuellement avec une absence totale de modèle économique et social créateur de valeur morale ajoutée. La réponse de tout cela est bien simple on nous dira que c'est la faute à la mondialisation et peut être pas à voltaire.

Avec la libération du commerce extérieur; on est passé du monopole d'état à un monopole de lobby appelé dans le langage populaire des «Généraux», les coûts comparatifs dans le commerce, faisaient que notre production intérieure ne pouvait résister à la concurrence, la friperie a massacré notre machine de textile et n'en parlons pas des autres produits manufacturés, agricoles, industriels et même des services.

Sous un autre angle le gaspillage de nos ressources en hydrocarbures par manque de stratégie de rationalisation et autres fléaux dévastateurs entrant dans le cadre de l'inculture nationale : c'est cette corruption qui s'est épanouie et développée au gré de ce système autiste (absence du contrôle populaire, de communication et impunité totale)

Si l'autorité n'a pas d'oreille pour écouter, ni des yeux pour voir, elle n'a pas de tête pour gouverner.

Devant les mésaventures sociales, culturelles, économiques, politiques et même sportives nous avançons à reculant terme péjoratif pour ne pas dire nous régressons (à voir le classement mondiale de l'Algérie au niveau éducative -économique : sur 183 pays l'Algérie est classé 136ème*; en création d'entreprise elle est à la 150 ème place avec tout les pétrodollars que l Algérie possède?)* nous ne sommes pas encore sortie du carré du sous développement,bien que le niveau per- capita du PIB soit conséquent - les 2/3 de la population ont le téléphone portable-les voitures de grosse cylindre sont à la mode, ces biens fabriqués ailleurs font tourner leur machine économique ), avec tous cela, les choses n'évoluent pas selon les normes et valeurs reconnues universellement, on est passé de l'âne à l'avion, matériellement mais nos esprits se sont cantonnés au niveau de l'utilisation de l'âne et de nature on a appris à l'Algérien de se reposer avant même d'être fatigué.

Par l'évolution des actes, celui qui dépouille est dépouillé à son tour.

Le pouvoir ou centre de pouvoir avec son lobby patine en croyant vouloir gagner du temps; malheureusement ce printemps arabe passe à l'été algérien (phase de l'élan). En 1977 sur les bancs de nos universités nous avons appris par le biais des grands penseurs économiques de l'époque que les pays comme le Brésil -l'Inde- la Corée et l'Algérie à l'époque encore en voie de développement avaient et étaient des modèles de développement capable de faire un décollage économique, aujourd'hui et devant ce constat amère le pire du mauvais élève reste l'Algérie qui n'a pas su opérer son décollage sinon sa précipitation vers la dégringolade; les autres pays citées font partie prenante de ce monde par la création de valeur ajoutée utile et agréable à leur peuple( niveau de vie appréciable) et ont leur mot (économique, politique) à dire dans cette mondialisation.

 Par contre notre malheur vient de cette équation très simplifiée mais à forte connotation :

 La rente pétrodollars + la corruption socialisées à outrance + la bureaucratie généralisée + la mauvaise gouvernance + la distribution inéquitable du revenu national + absence des valeurs, normes et règlements = frein de tout réforme = frein de développement = frein de bonne gouvernance = frein de toute valorisation du savoir = HOGRA et ceci implique mathématiquement, l'émergence de la médiocrité, amplification des maux sociaux -économiques et culturels. implique aussi l'allergie aux notions se rapportant à la prospérité et la sérénité et c'est cela l'été Algérien.

Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d'où tu viens

La solution dans tout cela vient de Labri Ben M'hidi lorsqu' il a dit «mettez la révolution dans la rue et le peuple s'en chargera pour la faire'» une notion historique,d'un homme historique qui espérait voir l'Algérie devenir un grand pays; ceci ne se fera que par une véritable démocratie populaire ou chacun aura son mot à dire afin que la médiocrité, le laissé allé et le laissé faire ne trouveront plus de place dans ce pays; car chacun devrait être juger sur sa propre valeur ajoutée qu'elle soit matérielle ou intellectuelle; actuellement les lois de ce pays ne font plus les hommes Mais quelques hommes font la loi (république bananière).

Car lorsque l'on regard autour de nous, nous constatons que l'Algérie est devenu un grand tube digestif (super marché de consommation), l'Algérien veut tout et tout de suite et sans se fatiguer et il se mesure à travers ses alliances pécuniaires et alliances contre nature qu'importe le blanchissement de l'argent de l'esprit ou autre.

Quand l'ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice.

 Le pouvoir est dos au mur, Le gouvernement a une vision très sommaire de l'économie comme disait un certain politicien «Si ça bouge, ajoute des taxes. Si ça bouge toujours, impose des lois. Si ça s'arrête de bouger, donne des subventions», le gouvernement est sensé être pour résoudre les problèmes et non de créer des problèmes à voir les petites révoltes qui se font ça et la, dans le détail ( problèmes de prix de sucre, de prix de l'huile,de distribution de logement,de salaires, de harraga, d'immolation de chômage de passe droit de hogra etc..) au lieu de parler vrai de dire les choses par leur nom le pouvoir utilise la méthode du comprimé de l'aspirine c'est à dire calmer le peuple (augmentation de salaire;subventionnement de certains produits, fermer l'œil sur l' informel etc.) par des fausses promesses mais le peuple a tendance de se taire aujourd'hui pour délivrer demain une parole juste .

 Demain l' Algérie importera son pétrole qui aujourd'hui représente 98% de nos recettes à ce rythme,la hache de guerre serait déterrée pour de bon, le risque est grand et le pays est incertain dans sa continuité l'histoire nous à enseigner sur l'instabilité du Maghreb, l'après pétrole ne se fait pas par du rafistolage ou du ravaudage, sans la participation effective de la société civile alors qu'au fait cette dernière étant la clef du moteur de tout décollage et développement économique sociale culturelle .la société civile étant la force de tout Etat de droit; c'est elle qui fait la pluie et le beau temps, tout dossier d avenir concernant le pays devrait en principe être débattu et avalisé par la société civile surtout pour ce qui concerne la stratégie énergétique( source unique de subsistance ou d' existence de ce pays) pour pouvoir parler vrai et juste de développement durable.

 Enfin il faudrait se déterminer à partir de maintenant, car le tsunami est à deux doigts et risque de nous faire subir un formatage total qui conduira l'Algérie dans une zone défectueuse pire que celle du Yémen car les signes de divisions ou autres sont apparents, plausibles et manifestes.

Les seules personnes qui devraient gouverner sont celles qui s'intéressent plus aux gens qu'au pouvoir.

Alors une transition nécessaire et réfléchie qui fait à ce que de nouveaux dirigeants jeunes (pour ce pays jeune) et compétents présentant un modèle de développement intégré pouvant amener l'Algérie à bon port pour les générations futures.

 Une nouvelle vision de société dans lequel le peuple aspire : Une justice pour tous; Une répartition équitable du revenu national; La restauration de Valeurs, Normes, Morales et religieuses universellement reconnues dans une république ou l'égalité des chances est la norme et une démocratie avec une égalité de droit comme règle et la liberté qui représente le respect des droits de chacun et l'ordre qui est le respect des droits de tous.

 Cette vision de la société ne pourra s'épanouir qu'à travers la société civile qui renaîtra de ses cendres et qui aspire à cultiver le respect du bien en général avant même le respect de la loi,et présentera des recommandations, des conseils, des exhortations, des avertissements, des préconisations, des consignes des suggestions, des instructions des directives et des attestations dans un cadre stratégique, à travers des rencontres de la base c'est-à-dire du comité de quartier jusqu'au sommet de la république car les partis et les organisations satellitaires d'antan du parti unique n'ont fait, ne font et ne feront qu'enfoncer l'Algérie dans le chao, aucun parti n'est présent sur le terrain sinon au niveau des affaires et des élections ils se font comme de gros «monsieurs» et le peuple observe car après la nuit c'est le jour qui se lève...

1- Ancien Magistrat de la Cour des Comptes

Ref : *rapport business 2011 société financière IFC

-certains sous-titres sont des proverbes que vous reconnaissez sûrement.