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Le regroupement des cimetières français en Algérie se poursuit

par Salim L.

Le regroupement des cimetières français en Algérie se poursuit, selon un plan lancé en 2005 qui s'est étalé depuis à ce jour. Le ministère français des Affaires étrangères et européennes vient de décider de faire regrouper 135 petits cimetières français en Algérie dans 22 nécropoles algériennes, rapporte l'AFP. Ce nouveau regroupement a été consacré dans un arrêté paru, hier, au Journal officiel français. Après l'indépendance, les 523 cimetières français situés en Algérie, qui regroupent 210.000 sépultures, ont été abandonnés. 523 cimetières français avaient été recensés en 2003, dont 80% en mauvais état. Ces regroupements sont décidés suite à un commun accord entre les autorités algérienne et française. L'ancien président français Jacques Chirac, qui était en visite officielle en Algérie, en 2003, a lancé un plan de 1,4 million d'euros destiné à la réhabilitation et au regroupement de ces cimetières. Les descendants français ont la possibilité de récupérer, mais à leurs frais, les ossements de leurs proches enterrés en Algérie. Les consulats français implantés en Algérie s'engagent à leur apporter un soutien pour les opérations d'exhumation ou pour les formalités administratives. Ce nouvel arrêté du ministère français des Affaires étrangères informe les familles françaises qu'elles disposent de quatre mois pour faire savoir au consul de France si elles veulent transférer en France les ossements de leurs proches enterrés en Algérie.

 La liste des cimetières appelés à regrouper les sépultures françaises a été arrêtée sur propositions formulées par l'ambassadeur de France en Algérie et le ministère algérien de l'Intérieur et des Collectivités locales. Un autre arrêté avait été publié en 2004 au Journal officiel français qui permet également le regroupement de sépultures civiles françaises en Algérie. Les sépultures civiles françaises en Algérie sont regroupées en tombes collectives ou ossuaires selon le cas. Depuis 2003, l'Etat français engage des opérations de réhabilitation des cimetières français d'Algérie. Un fonds de concours a été ouvert par l'Etat français pour financer les réhabilitations des cimetières dont la plupart sont dans un état de dégradation avancé. Des centaines de tombes ont été détruites et vandalisées.

 En déshérence durant la décennie du terrorisme des années 90, les cimetières sont redevenus une priorité pour la France. Les pillages, les déprédations et l'usure du temps ont causé des dommages irréversibles. Soixante-deux cimetières situés souvent dans des lieux excentrés (soit 4.000 tombes) sont dans un état de dégradation avancé. Il est à signaler que l'Etat algérien n'est normalement pas tenu d'entretenir les cimetières français. La situation continuant de se dégrader, la France avait décidé, en 2005, de regrouper 62 cimetières. Trente-huit d'entre eux avaient été regroupés dans l'Algérois. En 2007, l'Etat français a mobilisé un budget de 350.000 euros pour financer la réhabilitation des cimetières. Les anciens pieds-noirs viennent souvent en Algérie pour se recueillir sur la tombe de leurs proches.