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Projets de logements : Les entrepreneurs privés veulent leur part

par M. Aziza

Les entrepreneurs privés réclament leur part du gâteau concernant le programme quinquennal (2010-2014). Le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens du bâtiment, travaux publiques et hydraulique, Abdelmadjid Dennouni, a demandé aux pouvoirs publics de traiter sur le même pied d'égalité les entreprises privées et publiques. Lors de son intervention hier au forum d'El Moudjahid, avec la participation d'un nombre importants d'entrepreneurs, le conférencier a dénoncé un «certain favoritisme envers les entreprises publiques au détriment de l'entreprise privée». Pourtant, explique Dennouni, «l'entreprise nationale privée a eu la part du lion avec 86% de réalisation du programme de construction d'un million de logements, durant le précédant quinquennat 2004-2009». «Il est vrai qu'il y a eu quelques retards dans la livraison, et des erreurs, mais notre contribution a permis à nos entreprises d'acquérir une certaine expérience, une certaine maturité? Elle a également permis à la ressource humaine de se former davantage», a-t-il affirmé. Il persiste en affirmant «nous sommes suffisamment outillés et on pourra réaliser les projets dans les délais avec une main-d'œuvre algérienne qualifiée, qui a acquis une compétence par la formation académique et par l'expérience sur le terrain».

Enfin, le véritable point noir pour les entrepreneurs algériens privés est le fait que les pouvoirs publics signent des contrats de performance avec les entreprises de construction publiques, en garantissant l'octroi des projets de gré à gré à ces dernières. Le président de l'Union y voit une sorte de concurrence déloyale entre le secteur public et privé. «Les entreprises publiques ont bénéficié d'un assainissement financier, de mise à niveau avec le privilège d'avoir des marchés sans aucune difficulté», dira le vice-président de l'Union en poursuivant «de l'autre côté, on laisse le privé se battre contre les entraves bureaucratiques et les mentalités archaïques de certains administrateurs, pour accéder aux marchés publics».

Les intervenants sont contre l'octroi par le ministère de l'Habitat de l'ensemble des projets de logements promotionnels aidés (ex-LSP) aux entreprises publiques en sous-traitant avec les entreprises privées. «Pourquoi les pouvoirs publics ne donnent pas carrément ces projets aux entreprises privées sur la base d'un appel d'offres et contrôleront par la suite la réalisation ?», s'est interrogé le président de l'Union.

Les entrepreneurs algériens privés demandent aujourd'hui au ministre de l'Habitat d'ouvrir les portes à la concurrence en se disant prêts pour nouer des partenariats que ce soit avec les entreprises publiques ou avec des partenaires étrangers. Ils réclament en outre la refonte du décret de qualification des entreprises, jugé trop exigeant, en matière d'expérience, de moyens financiers. «Nos ingénieurs ne pourront jamais créer leur propre entreprise, compte tenu des exigences de ce décret», a affirmé Dennouni.

A la question de savoir pourquoi les projets déjà inscrits dans le quinquennat 2010-2014 n'arrivent toujours pas à démarrer, le président de l'Union rassure: «Les projets devront démarrer vers la fin mai, début juin, les bureaux d'études ont pris beaucoup de temps pour étudier ces projets, pour éviter les erreurs qui ont été commises dans le passé, le problème du non respect des délais, les surcoûts, notamment».