Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Sit-in de rapatriés de Libye

par A. E. A.

Près d'une quarantaine de personnes rapatriées de Libye, à cause des événements qui déchirent ce pays maghrébin, ont tenu hier dimanche un rassemblement devant le cabinet du wali de Constantine, demandant, selon leurs déclarations, «une prise en charge de leurs cas, comme promis par les autorités».

Ils affirment qu'ils étaient installés en familles à Benghazi, à Tripoli, à Mesrata, etc., et ont dû regagner le pays en catastrophe, en abandonnant sur place leurs biens constitués de commerces, d'hôtels, de restaurants, etc., font-ils savoir. Selon une personne âgée du groupe, qui a consenti à parler au nom de tous, «nous avons été rapatriés le 03 mars dernier à bord du Tassili 2, bateau affrété spécialement pour cette opération et sur ordre des plus hautes autorités du pays. Mais, depuis ce jour et malgré les promesses qui nous ont été faites, nous n'avons rien vu venir et nous attendons toujours. Nous sommes près de 80 concernés à l'échelle de la wilaya de Constantine, et beaucoup d'entre nous sinon la majorité sont mariés avec femmes et enfants. Et cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes revenus et nous commençons à manquer de tout, et les quelques économies que nous avons pu ramener de Libye n'ont pu tenir le coup. Aussi, avons-nous organisé ce sit-in à l'effet de faire entendre notre voix et de rappeler en même temps aux pouvoirs publics leurs promesses».

Selon un autre protestataire qui prend le relais, leurs interlocuteurs qui les avaient reçus au port d'Alger «nous avaient promis monts et merveilles». Et de poursuivre : «Les autorités nous avaient certifié que nous serons pris en charge aussi bien sur le plan matériel que moral. L'ambassadeur de la Libye à Alger nous avait dit textuellement que celui qui a perdu un dinar sera compensé de l'équivalent de deux dinars. Mais jusqu'à maintenant, c'est le silence radio total et nous nous sentons complètement abandonnés et floués».

Un rapatrié témoigne: «Je travaillais à Benghazi et je gagnais jusqu'à l'équivalent de 1000 euros par mois, c'est dire que je n'avais même pas demandé à être rapatrié, c'est notre ambassade qui m'a pressé de le faire».

En fin de matinée, des représentants du groupe ont été reçus par le SG de la wilaya, et selon l'un d'eux, « il nous a conseillé de présenter sans plus tarder des dossiers à l'ANSEJ et à la Cnac pour ceux porteurs de projets à monter (ateliers de confection, petites entreprises, etc.), et pour les autres, de s'inscrire à l'ANEM». De même, ajoute-t-il, «qu'il nous a déclaré que le wali saisira par écrit les agences en question pour l'octroi de prêts».