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Adrar: La foggara attire du beau monde

par Bentouba Said

En présence des chercheurs spécialistes en eaux et développement durable venus de plusieurs pays, entre autres France, Italie, Hollande, Japon, Iran, Maroc et des chercheurs relevant des centres des recherches, universités algériennes ainsi que le représentant de l'UNESCO, se sont ouverts ce samedi les travaux du colloque international sur la foggara à Adrar. Le colloque est organisé par l'agence de bassin hydrographique en coordination avec les autorités de la wilaya d'Adrar. La foggara, système d'irrigation traditionnel caractérisant la wilaya d'Adrar et plusieurs pays en Europe, Asie et Afrique, s'articule sur la base de liaison des puits d'eau pour avoir une pente naturelle de pompage d'eau sans utilisation d'énergie. Le puits le plus profond est le premier dans la chaîne des autres puits. Dans son allocution d'ouverture le représentant de l'UNESCO qui est revenu sur la problématique de l'eau, source de vie, en indiquant que 800 millions de personnes à travers le monde sont sans alimentation en eau potable, 2,5 milliards habitants de la planète sont sans réseau d'assainissement. Il indiquera que l'Unesco pilote plusieurs projets d'alimentation en eau potable aux populations des pays en voie de développement, un centre de formation des hydrauliciens en Hollande s'ajoute à cet effort, concernant la foggara. L'UNESCO a financé une opération de réhabilitation d'une foggara en Iran. Les travaux de cette rencontre internationale dureront trois jours durant lesquels, les conférenciers débattront les meilleures méthodes de protection et réhabilitation de ce système d'irrigation qui date depuis des siècles. Les axes des conférences touchent l'application de nouvelles méthodes et technologies dans la restauration des «qanâts», réhabilitation et sauvegarde des foggars, le système de captage d'eau traditionnel dans le sud-ouest algérien, dans une conférence plénière, le conférencier Moulay Ismaili de la wilaya d'Adrar est revenu sur l'histoire de création du foggara dans la région du Touat, en faisant une comparaison avec une animation photo des différents systèmes d'irrigation dans le sud-ouest algérien, Thaghira comme méthode d'irrigation à Beni Abbes et Saaffa dans la région d'Ougarta, des manuscrits indiquant l'histoire et l'origine du foggara ont été présentés pour la première fois par ce conférencier. II est à noter que la wilaya d'Adrar compte 1416 foggaras dont 855 en activité régulière d'irrigation des oasis de la région d'Adrar, 136 foggaras ont bénéficié d'une opération de réhabilitation financée par l'Etat dans plusieurs programmes. On note qu'un système de vente des actions des foggaras caractérise cette région d'Adrar avant même la création de ce qu'on appelle aujour d'hui la bourse, une législation particulière avec un juge permanant et des instruments de mesure débutant du «quirat» d'eau au Habba d'eau, Elhalaffa est l'instrument de mesure de précision en cas de vente des actions des foggars ou conflits entre les propriétaires des foggaras. II est attendu dans le programme du colloque international qui sera clôturé par le ministre des Ressources en eaux Abdel Malek Sellal ce lundi après-midi en marge de sa visite à Adrar.