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Partagés entre la reprise et la poursuite de la grève: Cafouillages dans le mouvement des étudiants des grandes écoles

par M. M.

Le mouvement des étudiants en graduation et post-graduation, issus de l'ancien système universitaire, connaît un grand cafouillage après la décision du Conseil des ministres, lors de sa réunion du 22 février dernier, «d'abroger le décret présidentiel du 13 décembre 2010».

 Les avis sont franchement partagés sur l'attitude à adopter concernant cette promesse désormais officielle d'annuler les dispositions mettant à égalité des cycles de formation différents. C'est le cas des étudiants de l'Ecole nationale supérieure en Statistique et en Economie appliquée (ENSSEA) dont l'assemblé générale de jeudi dernier, n'a pas abouti à une décision consensuelle. Une partie des étudiants veut la reprise, alors qu'une autre insiste sur la poursuite du mouvement de grève jusqu'à la « publication du nouveau décret abrogeant celui de décembre 2010», selon un représentant du comité de l'ENSSEA, au sein de la Coordination des étudiants des grandes écoles.

 Les sceptiques considèrent que la décision du Conseil des ministres « n'est que du bla-bla ». Ils en veulent pour preuve, que le dernier Journal Officiel (n°12), datant du 23 février, ne porte «aucune mention sur l'annulation du décret portant sur l'équivalence ingéniorat avec le système LMD». L'autre tendance, y voit, au contraire, « un engagement officiel, puisque émanant du Conseil des ministres, présidé par le président de la République».

 Après deux reports successifs des examens, à l'ENSSEA une autre date a été retenue pour le 6 mars prochain. Mais vu cette nouvelle donne, les choses pourraient se compliquer encore, notamment avec la nouvelle contestation, venant cette fois des étudiants du système LMD, qui veulent le maintient dudit décret. Des représentants d'autres instituts et écoles sont restés injoignables hier.

 Pour rappel, dans sa réunion du 22 février, le Conseil des ministres a décidé «d'abroger le décret présidentiel du 13 décembre 2010» et d'avaliser « les recommandations de la Conférence nationale des chefs d'établissements universitaires». Réunie le 17 février, la Conférence avait « confirmé la validité du diplôme d'ingénieur d'Etat délivré par les établissements d'Enseignement supérieur»; «confirmé le maintien des formations de magister pour les diplômés de l'ancien système de formation universitaire jusqu'à son extinction normale»; « inscrit comme priorité l'élaboration des textes devant régir les correspondances entre l'ancien système et le système «LMD», tel que prévu par la loi d'orientation de février 2008 », et «recommandé l'abrogation des dispositions nouvelles mises en place en décembre 2010».