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Une aile de la CNCD se démarque de la marche d'aujourd'hui

par Z. Mehdaoui

La Coordination pour le changement et la démocratie (CNCD) n'est pas concernée par la marche prévue aujourd'hui à Alger. C'est ce qu'ont déclaré, hier, les animateurs de la coordination, à l'occasion d'un point de presse organisé à l'issue d'une réunion qui s'est déroulée à la «maison des Syndicats» à Dar El Beida, à l'est d'Alger.

Selon M Saadli du SATEF, «la CNCD n'a jamais décidé d'organiser des marches répétitives dans la capitale. La CNCD ne renonce pas pour autant à l'occupation de l'espace public dans le but de provoquer le changement», a déclaré le responsable du SATEF, quand il a été questionné si la CNCD n'a pas commis d'erreur stratégique en s'engageant dans des marches populaires alors qu'il fallait d'abord s'organiser et faire un travail de sensibilisation.

Parlant au nom de la CNCD, M Saadli est revenu sur le «clash» qui a eu lieu, lors de la dernière réunion avec notamment le RCD et certaines associations d'étudiants proches de ce parti.

«Nous avons remarqué que certains voulaient donner une idéologie à la CNCD», dira le responsable du SATEF en soulignant que «le peuple ne veut pas d'instrument politique».

Le conférencier a indiqué que la CNCD a été créée, après les émeutes de janvier dernier par des syndicats et la Ligue algérienne des droits de l'Homme (LADDH) et ce, dans le but de «ne pas laisser les jeunes tout seuls sur le terrain».

Saadli ajoute que la coordination a permis à tous les partis de rejoindre la CNCD pour que cette dernière devienne réellement un instrument au service du peuple.

«Nous n'avons eu aucun problème ni avec le MDS, ni le CCDR, ni le FFS» a déclaré Saadli qui ajoute que le problème c'est «la tentative de corporation de la CNCD» en faisant bien évidemment, allusion au RCD, sans le nommer.

 Le conférencier a déclaré que le retrait de certains de la CNCD ne change rien au combat et aux objectifs tracés au départ.

A ce sujet, le jeune Amine d'«Algérie pacifique» a indiqué hier que les membres de la CNCD, au terme de leur réunion, ont décidé de créer une commission de travail qui devrait élaborer une plate-forme de revendications et qui va être soumise aux citoyens. Tout comme le conférencier a annoncé également, que la CNCD va préparer des marches populaires à travers toute l'Algérie, y compris à Alger, durant le mois de mars. «Le peuple est pacifique», a-t-il tonné.

 «Nous voulons continuer le combat pour le changement, une Algérie plurielle, démocratique et pour la liberté d'expression», dira pour sa part Nassera Dutour du collectif des familles de disparus.

Interrogé sur la réaction de la CNCD sur la levée de l'état d'urgence, la LADDH s'est montrée sceptique. Aissa Rahmoune de la Ligue algérienne des doits de l'Homme a rappelé que la levée de l'état d'urgence était une revendication de la LADDH, depuis 19 années. Il s'est interrogé, par ailleurs, sur l'utilité de la levée de l'état d'urgence alors que les marches populaires sont toujours interdites dans la capitale. Le conférencier a soulevé en outre, des réserves quant à l'article qui traite de la lutte contre le terrorisme et la subversion. «Est-ce que ce n'est pas une manœuvre pour instaurer des lois encore plus répressives ?» s'est t-il interrogé en soulignant que la transition est incomplète.

 Il y a lieu de noter que l'autre groupe de la CNCD qui a quitté la coordination, s'est réuni jeudi dernier, au siège national du MDS à Alger pour, semble t-il, préparer la marche d'aujo-urd'hui qui débutera de la place des Martyrs.