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Marches, agrément de partis, biométrique: Les réponses de Ould Kablia

par Amine L.

«Les marches et les réunions publiques sont libres sous réserve de présenter un dossier réglementaire trois jours avant», a déclaré, jeudi, Dahou Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, sur les ondes de la radio Chaîne 3.

Le ministre a rappelé que l'organisation des réunions et des manifestations publiques est encadrée par un dispositif juridique, se référant au code pénal, au code de procédure pénale, au décret déterminant les missions du ministère de l'Intérieur en matière d'ordre public, ainsi qu'aux attributions des walis et des présidents d'APC en la matière.

«Les marches ne sont pas interdites, elles sont soumises à autorisation. Pour être autorisées, les marches doivent offrir le maximum de garanties quant aux risques. Le moment ne paraît pas être venu pour autoriser les marches à Alger», a expliqué le ministre. Pour Ould Kablia, les marches interdites des 12 et 19 février initiées par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) n'étaient pas encadrées. «Les personnes conviées à ces marches appartiennent à des milieux différents et sont d'origines différentes. Il n'y avait apparemment pas d'unité au niveau de ces marches. Il y avait également la crainte que la quiétude des habitants de ces lieux publics soit perturbée surtout en week-end par une marche», a-t-il soutenu. Pour le ministre, les commerçants ont demandé à ce qu'ils ne soient pas dérangés par les marches. «Cela nous oblige à mettre en œuvre des moyens de protection en créant des barrières entre les habitants de Belcourt et d'El Madania et les initiateurs de la marche. Si nous n'avions pas mis des barrages entre eux, il y aurait eu des incidents extrêmement graves. La mobilisation des forces de police va dégarnir d'autres points sensibles de la ville d'Alger. Alger est ciblée par les dirigeants des groupes terroristes, cela leur permettra d'avoir un impact médiatique», a-t-il estimé. Evoquant la marche prévue pour aujourd'hui par la CNDC, l'invité de la radio a affirmé qu'aucune demande n'a été déposée. «Les initiateurs de cette marche, qui sont de courants différents, sont en train de briser l'unanimité de façade qu'ils avaient présentée jusque-là», a-t-il dit. Autre point abordé par le ministre: «L'autorisation d'accès aux médias lourds commence à se faire». Interrogé sur l'octroi des agréments à de nouveaux partis politiques, le ministre a répondu qu' «aucun agrément n'a été délivré pour l'instant». «Cela ne veut pas dire, ajoute-t-il, que de tels agréments ne seront pas délivrés lorsque le moment apparaîtra opportun».

 Interrogé sur les blessures subies par certains étudiants présumées imputées à des policiers, durant une récente manifestation organisée devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur à Alger, le ministre a eu cette réponse: «Avant de parler de sanctions sévères, il faut établir la véracité des faits et des prétendues violences». «Ces étudiants sont restés pendant plusieurs jours. Ils étaient en face de policiers qui n'étaient pas là pour les réprimer mais pour protéger un édifice public. Ces étudiants ne se sont pas contentés de slogans ou de meetings pacifiques mais ont menacé de détériorer les grilles du ministère pour y accéder», a-t-il relaté. Pour lui, il n'y aucune raison pour que les policiers interviennent lors des manifestations pacifiques. «C'est une instruction constante. Le directeur général de la sûreté nationale et moi-même insistons beaucoup sur cette instruction», a-t-il souligné.

 Au sujet de l'enquête ouverte par la DGSN, il a affirmé que l'étudiant qui s'est plaint des actes des policiers serait tombé en tentant d'escalader la grille. «La personne qui dit avoir été blessée n'a pas pu être entendue parce qu'elle n'a pas été identifiée et elle ne s'est pas présentée. Elle n'a donc qu'à se présenter et dire par qui elle a été agressée», a-t-il soutenu.

 Sur un autre volet, le ministre a répondu aux préoccupations des citoyens concernant les passeports biométriques. «Nous ne délivrerons plus, en novembre 2011, de passeports classiques. D'ici à la fin de l'année, tous ceux qui ont des passeports qui arrivent à péremption à cette date, auront des passeports biométriques». Interpellé sur le manque d'imprimés des extraits de naissance 12S, le ministre a indiqué que deux millions d'imprimés de ce document ont été distribués à travers les wilayas et les communes. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales est chargé, depuis quelques mois, de trouver les moyens adéquats pour limiter au maximum le nombre de pièces administratives que doit fournir le citoyen pour un quelconque dossier, a affirmé le ministre. Le ministre a souligné qu'une nomenclature de documents sera diffusée prochainement à travers les services décentralisés pour «éviter d'alourdir davantage les dossiers et causer des désagréments aux citoyens». Il a aussi déclaré avoir demandé, aux APW/APC, la création de services de contentieux et des bureaux d'accueil et d'orientation des citoyens ainsi que l'utilisation d'un système moderne et de contact entre le citoyen et l'administration par le biais d'Internet. «Cela fait partie d'un très grand programme de travail qui est en train d'être réalisé. Nous allons le publier très prochainement, au cours d'une réunion avec les walis et les P/APC», a précisé M. Ould Kablia.