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Ça sent le brûlé

par Ali Brahimi

Après les révolutions réussies en Tunisie et l'Egypte, ainsi que celle en cours en Libye calcinée par une secte genre maffiosi en train de commettre un génocide au vu et au su de tout le Monde, la jeunesse maghrébine ne cesse de rencontrer des braises dans son chemin.

Malgré ces actes pyromanes et criminels    des familles régnantes, des jeunes Maghrébins sont en train de mettre à nu les anciennes approches unionistes (Ligue arabe et surtout l'Union de Maghreb Arabe) devenues obsolètes, depuis belle lurette, puisque bâties autour d'intérêts liés aux pouvoirs dictatoriaux respectifs survenus pour leur plupart contre la volonté des peuples maghrébins pris en tenaille durant des décennies. Aujourd'hui, la tenaille effilée a changé de camp Gare aux pouvoirs sans partage. L'heure de sonner leur glas est arrivée.

 A ce sujet, un des jeunes représentants, de la révolution Egyptienne, interviewé par la chaîne télévisuelle France 24, avait merveilleusement défini la nouvelle approche de gouvernance démocratique désormais en verve chez les jeunes du Monde arabe : Dorénavant, explique-t-il, un président est un tâcheron recruté, pendant une période déterminée, au seul service exclusif du peuple.

A l'image de ce qui est en train de s'effectuer en Tunisie, l'Egypte, d'une part, et en cours au Yémen, Bahrayn.. Et surtout la Libye, d'autre part, ou le pouvoir despote voire dérangé n'a nullement l'intention d'accepter la réalité et menace, en sous-entendus, de lutter jusqu' a l'ultime goutte de son sang - Ainsi soit-il - et si nécessaire provoquerait des troubles incendiaires en tous genres. Le pouvoir libyen est ainsi fait. A l'image de Néron le fou ! En effet, le narcissisme lié au pouvoir ne mènerait qu'à la folie meurtrière entraînant dans son sillage ses proches. Et le plus terrible dans tout ça, c'est que ses congénères le savent et il ne les amuse plus par ses pitreries car tous ils ont leur tonus ailleurs par ces temps d'embrasement. Ettbedel ezzaman ya baba : le temps a changé Ô papa. Une chanson des premières années de l'indépendance de l'Algérie des espoirs.

Lors de son dernier discours d'avant-hier coïncidant, curieusement, avec la réunion des délégués de la ligue arabe au Caire ainsi que celle du conseil de sécurité hésitant de prendre une décision musclée, le guide Libyen ressemble à un orateur, de la période romaine, hurlant tout seul en face des bruits de vagues de la mer méditerranée. Les dictateurs aiment parler à eux-mêmes et en sous-entendus braisés a l'intention des autres ainsi menés en bateau. A l'évidence, le pétrole est devenu une calamité pour les peuples arabes. Ainsi, il a exhorté ses fidèles à affronter ses adversaires. Après lui, tous les déluges du feu. Décidemment, ces énergumènes, héréditaires de Néron, considèrent constamment les peuples comme des immatures, voire des statuettes immobiles qu'ils actionnent pareilles aux jouets, et, à partir de là, décident à leur place sans les consulter. Pire, ils poussent leurs enfants aux flammes. Il serait utile de noter que la création, depuis plus de 20 ans, de l'Union pour le Maghreb Arabe, entre autres machins alibis des pouvoirs dictatoriaux, est intervenue dans un contexte particulier. Chaque dirigeant avait ses visées. Celui du Maroc pour son affaire au Sahara occidental, entraînant dans son sillage l'Algérie victime des manigances, internes et externes, et les luttes claniques qui ont abouti au 5 octobre 1988, la Tunisie avec son nouveau président maffiosi gagnant sur tous les plans dans cette entreprise, la Libye dont son président avait d'autres visées du genre Néron, et enfin la Mauritanie en instabilité cyclique. Cette union aurait servie au moins à une chose : L'inter communicabilité des espoirs révolutionnaires. Brièvement, le Maghreb se dirige dorénavant en deux axes.

Le premier est : Tunisie-Lybie-Egypte. Le second : Algérie-Maroc- Mauritanie. Le premier, pour réussir, serait en face des impacts de la situation générée par la révolution sanglante en Libye et qui pourrait durer longtemps. Le second moins « remuant », néanmoins il a un abcès en son centre névralgique susceptible de provoquer les incontrôlables démangeaisons. Il s'agit du Sahara occidental. Cependant, les dernières manifestations de la jeunesse, au Maroc et en Algérie, revendiquent de nouvelles approches de gouvernance. Cela est notable pour la jeunesse marocaine, aiguillonnée sciemment par les stratèges du Maghzen rajeuni, aspirant instaurer une nouvelle monarchie du genre parlementaire ou le roi ne représenterait que des symboles et que le pouvoir réel appartiendrait aux forces politiques élues par le peuple. Aux premiers signes clignotants dans ce sens, nous y reviendrons plus en détail. En attendons, prions pour le salut de la jeunesse Libyenne !!!