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Salim Semmoudi wali d'El-Bayadh au «Le Quotidien d'Oran » : Cap sur l'investissement privé

par Hadj Mostefaoui



Trois mois se sont écoulés après son installation à la tête de la capitale des Laghouat Ksel, Mr. Salim Semmoudi, wali d'El-Bayadh après avoir tâté le pouls de la capitale des Laghouat Ksel s'est dit très confiant sur l'avenir très prometteur auquel est destinée cette wilaya qui dispose d'énormes atouts, pour peu que les potentialités qu'elle recèle soient exploitées à bon escient et avec beaucoup de rationalité.

Sur sa feuille de route figurent une série d'actions qu'il préconise à mettre en œuvre et une fois concrétisées, donneront sans l'ombre d'un doute une impulsion nouvelle à l'essor socio-économique de cette wilaya à vocation essentiellement pastorale et ceci à la faveur de l'ambitieux plan quinquennal (2010-2014), combiné aux autres programmes de développement en cours.

Le Quotidien d'Oran.: Le wali, trois mois se sont écoulés depuis votre installation à la tête de l'exécutif de cette wilaya, ce qui vous a permis de faire un état des lieux, quel est votre diagnostic?

Salim Semmoudi.: La wilaya se positionne au dixième rang en matière de superficie, 275.000 km², soient celles de la Belgique et du Duché du Luxembourg réunies, avec une population estimée à 275000 habitants, elle se trouve donc moins peuplée. Sa situation géographique ne la favorise point, du moins pour le moment, elle est quelque peu ambiguë qui la positionne, pour les uns à l'ouest du pays, pour d'autres au centre et pour le reste au sud, et il n'y a qu'à se référer à son rude climat froid et sec en hiver et chaud en été pour la situer dans les Hauts Plateaux. Pour beaucoup elle est à vocation agro-pastorale alors qu'elle est essentiellement à vocation pastorale et nul ne doute ni n'ignore que l'élevage ovin qui totalise 1.800.000 têtes, constitue son unique et principale richesse qui fait vivre une population, constituée dans sa majorité d'éleveurs et de nomades. Cependant, il faut rappeler que cette wilaya ne dispose d'aucune assise industrielle susceptible non seulement de créer des richesses durables mais également des opportunités d'emplois permanents. Depuis la mise en place du dispositif local de promotion de l'investissement, initié tout au début des années quatre-vingt-dix, l'investissement privé dans la wilaya ne s'est illustré que par la création de stations d'essence et d'un seul hôtel.  C'est peu et la wilaya méritait mieux parce que par le biais de plusieurs secteurs elle est liée à des structures régionales implantées dans les wilayate limitrophes de ce point de vue elle draine peu de visiteurs et ne peut en aucun cas être sollicitée pour l'organisation de séminaires régionaux ou d'activités sectorielles, toutefois la satisfaction vient du secteur de l'Education car la wilaya est créditée de bons résultats en matière de scolarisation et j'estime que c'est un galon très honorable qu'elle mérite de l'afficher sur ses épaulettes. Tel est l'état général dans lequel j'ai trouvé la wilaya, certes debout et prête à se lancer dans un long marathon de développement. Je me suis fixé, moi-même et mon équipe des objectifs très précis, dont le premier est de sortir cette wilaya de l'enclavement et de son isolement économique dans lequel elle se sentait condamnée.

Q.O.: Justement Mr le wali, pouvez-vous nous afficher le contenu de votre feuille de route, avec les priorités stratégiques que vous comptez développer et que vous préconisez pour atteindre cet objectif?

S. S.: Cette stratégie vise les objectifs suivants à savoir : En premier lieu : imprimer à l'administration générale de la wilaya une nouvelle dynamique basée sur la responsabilisation de tout un chacun, sur des objectifs clairs fixés aux uns et aux autres, plus particulièrement sur des délais précis, l'ensemble avec une obligation des résultats concrets.    Cette dynamique, que l'on veut réaliste, sera imposée à tous les acteurs, responsables et locaux, y compris les 26 membres de l'exécutif et le récent contrat de performance signé par ces derniers et le président de l'A.P.C. d'El-Bayadh, fixant les engagements de tout un chacun au titre de l'année 2011 au niveau du chef-lieu de la commune d'El-Bayadh est l'illustration parfaite de cette nouvelle méthode de travail basée sur le pragmatisme, l'innovation et le respect des engagements pris dans le cadre du respect des délais de réalisation retenus au titre des différents programmes de développement.

A titre d'exemple, dès mon installation, nous avons fixé les objectifs prioritaires en vue de la prochaine rentrée scolaire 2011/2012 et le suivi au quotidien des projets liés aux infrastructures scolaires qui seront au rendez-vous de cette échéance. Je mets l'accent sur la nécessité de veiller également sur les délais de réalisation des projets affectés par l'Etat à la wilaya et notamment sur la qualité et je ne serais pas tendre là-dessus en cas de défaillance avec le promoteur du projet. Trois réunions avec le Conseil de wilaya et une série d'autres séances de travail sectorielles nous ont permis de réduire le nombre de projets inscrits avant l'année 2010 et non encore lancés et les responsabilités des responsables concernés par ces projets sont maintenues sous pression pour les lancer dans les délais les plus courts car la tranche 2011 pointe déjà à l'horizon.

En second lieu: Je porte des ambitions pour le chef-lieu de la wilaya qui compte 100.000 habitants et à cet égard je suis très optimiste puisque son environnement verdoyant, ses nombreux jardins publics et espaces verts, ses grandes artères, son climat doux et frais en été sont autant d'atouts qu'il ne faut point négliger pour la remettre sur rails et la propulser à l'une des meilleures places du podium qu'occupent les grandes wilayas du reste du pays. La commune d'El-Bayadh vient de bénéficier récemment d'une enveloppe financière d'un montant de 10 milliards de centimes qui lui permettra de relever le niveau d'aménagement urbain de la ville laquelle sera prête pour l'ouverture en octobre prochain d'un centre universitaire suivi du dédoublement de la voie d'entrée située à l'est de la ville vers Aflou sur un tronçon de 05 kilomètres.

 La ville d'El-Bayadh qui a eu le privilège d'accueillir récemment le premier séminaire national sur la gestion des villes situées en altitude est prédisposée pour être une cité pour les estivants originaires du Grand Sud du pays en raison de son climat très doux et frais en été et nous misons beaucoup sur ses espaces verts et jardins publics qui auront une vocation de lieux de repos et de convivialité pour ses estivants et une bonne nouvelle pour les nostalgiques qui ont le mal du bled, la célèbre source «El-Mahboulka» va bientôt tel le phénix renaître de ses cendres. Des efforts similaires concernent également le reste des autres chefs-lieux des daïrate telles El-Abiodh Sid Cheikh, Brezina, Bouktoub, Boualem etc.

En troisième position : La wilaya est à vocation pastorale et tout le paquet sera mis pour préserver et promouvoir l'élevage en aidant les éleveurs à maintenir l'activité de l'élevage «d'un côté et de l'autre donner un grand coup de pouce aux activités agricoles et arboricoles en milieu steppique et saharien.

 Quatrième point : Cette stratégie porte sur la relance de l'investissement privé car la wilaya est pratiquement sans bases qu'elles soient économiques ou industrielles.            Comme il s'avère difficile de faire venir les investisseurs privés, la stratégie que j'ai adoptée consiste à faire pour ma part preuve de pragmatisme. A l'heure où je vous vous parle, j'ai trois objectifs :

- M'assurer que les travaux de réalisation de l'abattoir industriel retenu dans le chef-lieu de la daïra de Bouktoub seront bientôt lancés.

- Voir le Conseil national de l'investissement adopter le projet de la première briqueterie dans la commune de Ghassoul (daïra de Brézina).

- Voir les pouvoirs publics inviter les entreprises nationales et publiques (Saïdal, ENIE, etc.) à exploiter les capacités énormes de l'ex-unité EMAC d'El-Bayadh avec sa surface de 11.000 m² couverte et non exploitée depuis plus d'une dizaine d'années.

- Pour moi, il s'agit d'opportunités à saisir pour un minimum de création de 400 emplois nouveaux au profit des jeunes.

- Pour l'heure je suis occupé à réunir les conditions nécessaires qui vont nous permettre de relancer l'investissement privé et sur ce chapitre je ne baisserais jamais les bras.

 En cinquième position : Je suis en train de bousculer les structures centrales et régionales pour les contraindre à jeter un regard sur la wilaya d'El-Bayadh. A titre d'exemple, le siège de «Dar Rahma» octroyé gracieusement par un natif de la ville et équipé par la direction de l'Action sociale, d'une capacité de 60 lits, fin prête depuis 02 années n'a pas encore été ouvert pour des raisons que je qualifie d'inacceptables et à ce titre j'ai saisi le ministère de tutelle et nous espérons un écho favorable de sa part. Un conservatoire de musique qui serait rattaché à celui d'Oran et qui subit le même sort, même cas pour le siège attribué à Air Algérie qui n'a pas encore ouvert ses portes alors que dire de plus des autres organismes tels l'OAIC et la CRMA qui n'ont pas de représentation dans une wilaya pastorale et les exemples sont légion et longs à énumérer.

Q.O.: Quelle est la place du citoyen et de la communication dans votre feuille de route?

S. S.: Depuis le jour de mon installation à la tête de cette wilaya, j'ai supervisé 6 opérations de nettoiement et de réhabilitation de l'environnement citadin et ceci chaque mercredi, organisées dans chacun des quartiers de la ville et pour lesquelles tous les moyens humains et matériels de la commune ont été mobilisés et j'y veille personnellement pour que cette ville mérite le nom qu'elle porte « El-Bayadh le blanc, nom qu'elle tire des coulées de chaux qui couvraient jadis les rives de l'oued de cette ville au passé prestigieux et des opérations similaires seront menées en simultanéité dans les autres 07 grandes agglomérations et les chefs des daïras ont été instruits dans ce sens.

Les instructions émanant du gouvernement sont claires et limpides. Il faut communiquer avec le citoyen et c'est un travail de proximité qu'il faut mener avec sérieux et abnégation afin de prendre réellement en charge ses préoccupations.

En ce qui concerne la communication, je m'y investis personnellement et je sollicite notamment la radio locale pour tenir informer le citoyen directement sur les efforts consentis par l'Etat en matière de développement local. Un bulletin d'information est établi chaque semaine par nos soins et mis à la disposition des correspondants de presse locaux et nous envisageons de mettre en place des tableaux d'affichage relatifs à toutes nos activités pour que le citoyen puisse être informé et je précise nous n'avons rien à lui cacher et les portes de la wilaya sont laissées grandes ouvertes pour les représentants du mouvement associatif et à la société civile sans exception aucune.

Q.O.: Le mot de la fin?

S.S.: La wilaya d'El-Bayadh mérite bien des sacrifices et je n'y manquerais pas d'ailleurs de donner le meilleur exemple en lui consacrant toute mon énergie.

 Nous sommes tenus par la règle de l'obligation des résultats et le programme quinquennal 2010/2014, initié par Son Excellence Monsieur le Président de la République nous offre l'occasion de relever le niveau de développement de la wilaya et la fin de l'année 2011 sera l'occasion pour moi de donner les premiers résultats. Je tiens à remercier le Quotidien d'Oran qui m'a ouvert ses colonnes et je saisis cette occasion pour présenter mes vœux de bonne et heureuse année, les plus sincères à toute l'équipe du journal.