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A propos du nouveau pole universitaire d'Oran: Messieurs, encore un effort S.v.p. !

par Kamel Behidji *

Depuis sa création effective voilà plus de 40 ans & malgré des contributions scientifiques & pédagogiques nationales & internationales reconnues ainsi que la formation de générations de dirigeants & de cadres pour tous les secteurs d'activités économiques, sociales & culturelles du pays en général & de la région ouest en particulier, l'Université d'Oran vient tout juste de bénéficier de la réalisation par l'Etat d'un grand pôle universitaire qui s'étend sur plus de 100 hectares à l'est de la ville & qui selon les informations publiées, sera composé de 8 facultés (sciences sociales, sciences islamiques, économie, lettres et sciences humaines, les arts, les langues étrangères, géologie et droit).

 Ces facultés dont certaines sont déjà ou incessamment ouvertes auront leurs propres bibliothèques, des dizaines de salles de travaux dirigés, des amphithéâtres de 400 places ainsi que d'autres équipements d'accompagnement. En matière de logements, il est prévu 5 résidences universitaires d'une capacité de 4 000 lits chacune, 250 logements de fonction & 150 de type L.S.P.

 Ce pôle est évidemment bienvenu mais serait autrement plus bénéfique économiquement & socialement si on pouvait, dès à présent, le transformer en pôle de compétitivité de la métropole oranaise afin de favoriser & de développer l'attractivité de la région. C'est d'autant plus souhaitable & logique qu'il s'agit de s'inscrire dans le schéma national d'aménagement du territoire (S.N.A.T.) approuvé en Conseil des ministres & dont la version régionale considère la ville Oran comme le point nodal du Pôle de compétitivité «Chimie organique -Technologies spatiales -Télécoms» avec Mostaganem, SBA & Tlemcen.

 En fait, il s'agit simplement de créer au sein & autour de la future université un environnement favorable à l'entrepreneuriat, à l'innovation & à la valorisation économique de la recherche scientifique & technique en privilégiant d'abord, l'installation ou la délocalisation de TPE déjà en activité dans les spécialités définies par le SNAT. Ensuite, il faudra installer des structures d'encouragement & de facilitation (incubateurs, agences, banques, centres d'affaires?) à la création de micro & petites entreprises tournées totalement ou en appoint des technologies déterminées par le SNAT. Enfin, il sera essentiel de veiller à la mise en place d'un cadre d'accueil, de services, d'animation & d'espaces verts pour créer les meilleures conditions possibles pour l'effort & la créativité.

 Comme on le voit, ce sont là des mesures qui ne demandent que de la volonté & de la décision. Alors, Oran de manière générale, la communauté des chercheurs & les entrepreneurs en particulier peuvent-ils espérer voir la ville s'atteler enfin à la dynamique naissante & prometteuse du 3ème millénaire & se mettre au diapason économique & scientifique des grandes métropoles de la Méditerranée ou bien est-il déjà trop tard ? L'avenir nous le dira.

 * Enseignant-Chercheur Université d'Oran