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Flambée des prix: Le ministère du Commerce pointé du doigt

par M. Aziza

Au ministère de l'Agriculture et du Développement rural on s'interroge sur la hausse «inexplicable» des prix des fruits et légumes, enregistrée au cours de la dernière semaine du mois de Ramadhan.

On pointe du doigt le manque de contrôle du circuit commercial. Les prix ont pratiquement doublé comparativement aux deux premières semaines du mois sacré. En cette saison de grandes chaleurs, la tomate, produit de saison, est passée de 40 DA à 80 DA, à la veille de l'Aïd. Idem pour la courgette dont le prix a atteint 90 DA contre 40 à 50 DA une semaine auparavant. Le prix de la carotte lui aussi a grimpé, passant de 50 à 70 DA. La flambée était plus importante voire «agressive» pour d'autres produits. Comme à chaque veille de l'Aïd, le navet a fait des siennes. Il est passé à 120 DA le kilo. Le piment à 180 DA, les haricots verts à 150 DA et la laitue à 120 DA. Seul le prix de la pomme de terre est resté stable à 45 DA. Selon le chargé de la communication du ministère de l'Agriculture, Djamel Berchiche, cette hausse des prix ne peut être que le fait d'«une intervention délibérée» de spéculateurs. Pour lui, il n'existe aucune raison pour que les prix flambent, à partir du moment où les produits de saison sont disponibles et en quantités suffisantes. «D'ailleurs l'approvisionnement des marchés de détail et de gros au début du mois sacré et les derniers jours du mois en question est demeuré le même», a-t-il souligné. Notre interlocuteur a tenu à préciser qu'il n'est pas du tout normal de voir les prix des produits de saison doubler, alors qu'ils sont toujours disponibles et en quantité, citant à titre d'exemple le cas de la tomate dont le prix n'a pas baissé malgré la chaleur.

 Pour Berchiche, le système de régulation qui a été mis en place par le département de Rachid Benaïssa, ne suffit pas à lui seul si le contrôle devant être exercé par le département du commerce ne suit pas. «Il faut miser sur la discipline en renforçant le contrôle sur l'ensemble des circuits de commercialisation de ces produits», a-t-il ajouté. Il a également fait état du manque de professionnalise de certains commerçants. «Tout le monde est devenu aujourd'hui commerçant. Il y en a qui ne disposent même pas de registre de commerce et activent le plus librement du monde». Enfin, en attendant la discipline, la rigueur, l'organisation et le contrôle, les spéculateurs continuent à s'enrichir sur le dos des citoyens. La relative «stabilité» des prix qu'a connue le marché des fruits et légumes au début du mois sacré, a vite disparu à quelques jours seulement de l'Aïd. Les spéculateurs et les commerçants se sont vite rattrapés.