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Commerce électronique: Des «entrepreneurs» pas comme les autres

par Nasser Foura

«Nous sommes des infopreneurs, entendez par là des entrepreneurs dans le domaine de l'information cybernétique, qui ont un seul souhait : celui d'investir dans des petites entreprises commerciales en ligne.

Nous sollicitons pour ce faire les pouvoirs publics de nous aider aux fins d'une exploitation judicieuse et profitable des réseaux de l'Internet, un marché tout à fait vierge pour le moment en Algérie». Tel est le souhait formulé par des représentants d'une douzaine de jeunes Constantinois (diplômés en informatique ou autodidactes) qui se sont déplacés au siège de notre rédaction, et qui précisent: «certains d'entre nous disposent des capacités d'investissement dans le marketing électronique d'affiliation. Une activité d'infoprenariat encore méconnue en Algérie, mais qui néanmoins n'a aucun secret pour nous». Nos visiteurs disent être «conventionnés avec une des deux institutions universelles de garantie du commerce virtuel, la «Paypal» (américaine). Nous y jouissons d'un «statut vérifié» qui assure confidentialité et traçabilité, en nous acquittant des frais d'abonnement de 07 euros/mois, montant que nous honorons par une carte Visa de paiement international établie par des banques locales».

 Pour l'instant, le créneau commercial on-line de ceux qui ont pu financer de leur propre poche cette activité, est réduit à l'achat-vente des «e-books» de spécialités comme les livres virtuels dont «nous achetons les scripts afin de pouvoir les céder en toute légalité, moyennant un modeste pourcentage, à des internautes qui disposent du même moyen financier d'affranchissement, des logiciels, des packs de formation accélérée sur la Toile, l'élaboration des sites et «facebooks», et la gestion des bases de données informatiques, un marché qui ne dépasse guère le montant de 60 euros nous concernant». Et de préciser qu'en «aucun cas, il ne s'agit là d'un quelconque transfert d'argent qui est régi par des lois, ça nous le savons parfaitement».

 Ces «marketeurs» comme ils se qualifient disent dans le même sillage «que seul l'établissement d'un registre de commerce pourrait permettre à notre activité de prospérer, puisque cela ouvrirait droit à une demande de crédit ANSEJ». Selon leurs dires, avec cette activité «nous passerons du stade tellement éculé des cybercafés à celui, plus développé et rentable, de prestations de services domiciliées».

 Contacté à ce propos, un responsable de la chambre de commerce de la wilaya de Constantine affirme «que cette activité n'est pas répertoriée, du moins pour l'instant, au niveau du centre national du registre de commerce. Par conséquent, aucune suite favorable ne peut être réservée à cette fin». Du côté de l'ANSEJ, l'on affirme «qu'en tant qu'organisme de crédit qui supervise le soutien et de la promotion de l'emploi des jeunes, celui-ci s'occupe de l'étude en commission du dossier d'habilitation présenté par les demandeurs. Et cela, quel que soit le créneau d'activité y afférent. Ainsi, n'importe quel jeune qui dispose des documents légaux et certifiés, n'a qu'à les présenter et attendre la réponse, suite aux délais impartis selon la réglementation en vigueur.» Pour terminer, un enseignant universitaire à Constantine, spécialiste en économie informatique, consulté à cet égard, explique, «ces jeunes ne sont pas au bout de leur galère. Puisque en la matière l'Algérie est très en retard.»