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Le Cnapest et l'Unpef parlent de «supercherie» Les nouveaux «vrais salaires» des enseignants

par Sofiane M.

Les deux syndicats autonomes du Cnapest et de l'Unpef ont repris hier le chemin de la contestation.

La grève d'une semaine reconductible a bien eu lieu dans les écoles primaires et les collèges. Les appels à la sagesse lancés ces derniers jours par la tutelle n'ont pas réussi à dissuader les deux organisations syndicales qui semblent opter pour l'escalade. Les deux syndicats autonomes promettent d'ores et déjà une radicalisation du mouvement de contestation dans les jours à venir. Ils dénoncent, selon leurs propos, la «supercherie» orchestrée par la tutelle pour «enjôler le personnel enseignant et pour berner l'opinion publique». Premier reproche émis par les deux syndicats autonomes est la mise à nu par le ministère des nouvelles «fausses» hausses des salaires des enseignants. Les syndicalistes accusent ouvertement la tutelle de se livrer à un «dangereux jeu de manipulation de l'opinion publique contre la corporation des enseignants». Ils affirment que la tutelle a délibérément «gonflé» les supposés salaires du personnel enseignant en intégrant la prime de rendement (PRI) estimée à 40% dans l'augmentation globale des salaires. Les majorations, pouvant atteindre les 10.000 dinars pour un enseignant du secondaire, annoncées par la tutelle, ne seraient finalement que du vent, regrettent les syndicalistes. «Les vraies hausses des salaires ne dépasseront pas les 4.800 dinars au maximum pour un professeur du secondaire», lance en colère ce syndicaliste de l'Unpef. Les syndicats ont pris pour référence les salaires du mois d'avril prochain pour conclure sur le fait que les hausses des salaires annoncées par le ministère de l'Education étaient tout simplement «fausses». Un enseignant du secondaire touchera un salaire de 39.840 dinars, contre 34.600 dinars pour un enseignant du moyen et 32.294 dinars pour celui du primaire. On est loin ainsi des «grosses» hausses annoncées le 20 février par la tutelle. Le ministère avait, en effet, révélé dans son communiqué que le salaire du professeur de secondaire, échelon 6 soit près de 20 ans d'expérience professionnelle, progressera de 30.017 dinars à 48.452 dinars soit un plus de 7.530 dinars à compter du 1er janvier 2008 et un plus de 10.905 dinars à partir du 1er mars 2010. Le salaire du professeur d'enseignement fondamental devrait passer, selon la tutelle, de 25.117 dinars à 42.010 dinars (+9.533 dinars à compter du 1er mars prochain).

 L'instituteur du primaire verra aussi son salaire évoluer pour passer de 23.989 dinars à 39.050 dinars. Sur les fiches de paie la réalité est autre, estiment les syndicalistes. «Les proviseurs des lycées seront les seuls à toucher des salaires au-dessus de 42.000 dinars. Ils ont bénéficié d'une hausse réelle de 5.400 dinars», confient les syndicalistes. Ces derniers s'interrogent encore sur le sort des deux nouvelles indemnités à savoir l'indemnité d'amélioration des performances pédagogiques (IAPP) et de celle de l'expérience professionnelle (IEPP).

 Pour revenir à la première journée de cette grève d'une semaine reconductible, le mot d'ordre a été largement suivi, selon les deux syndicats autonomes, dans les établissements scolaires. A Oran, les syndicalistes et l'académie se sont livrés à une nouvelle bataille à fleurets mouchetés sur les taux de suivi de débrayage dans les écoles. L'Unpef avance un taux de suivi de 80% dans le cycle moyen et entre 50 et 70% dans les écoles primaires. Ce syndicat autonome a réussi à collecter 1.700 signatures d'enseignants pour la poursuite de la grève durant la seule matinée d'hier. Du côté de l'académie, les responsables assurent que la grève a été peu suivie à Oran et en particulier dans le secondaire.