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Poursuite de la grève de la santé: Les praticiens répondent à Ouyahia

par Salah-Eddine K.

Accusés par le Premier ministre d'être manipulés, les praticiens de la santé se disent outrés. Les praticiens de la santé du SNPSP et du SNPSSP en grève depuis deux mois et demi ont décidé de poursuivre leur grève. Les deux syndicats comptent observer cette fois-ci un sit-in devant le ministère de la Santé et de la Réforme hospitalière, ce mercredi, pour manifester leur colère. Hormis deux invitations datant du 19 janvier et du 3 février et émanant du ministère de la Santé par lesquelles la tutelle invite les deux syndicats à désigner des représentants pour connaître la teneur du texte relatif au statut particulier issu de la commission constituée en octobre dernier, «le ministère reste hors du coup dans ce débrayage».

 Tour à tour, les conférenciers, Lyes Merabet et M. Yousefi, respectivement présidents du SNPSP et du SNPSSP, affirment que le ministère «vit dans une autre planète». «C'est comme si les choses se réglaient d'un coup de baguette magique.» «Nous avions dit et réitéré que l'élaboration de notre statut ne se fait pas sans la participation des premiers concernés, c'est-à-dire spécialistes et praticiens de la santé et non comme il a été fait jusque-là : unilatéralement», a tonné L. Merabet. Et d'ajouter: «Personne n'a le droit de nous imposer quoi que ce soit». Enchaînant dans le même sens, M. Yousefi signalera que les syndicats sont en grève depuis un certain temps et «si le ministère veut nous inviter, il faut d'abord que cela se discute dans le cadre des réunions de réconciliation que prévoit la loi». Se disant respectueux des lois de la République, l'on trouve que les propos du Premier ministre Ahmed Ouyahia étaient pour le moins déplacés. En les accusant d'être manipulés par «l'opposition», le Premier ministre s'était rendu coupable d'une équivoque qui s'inscrit en porte à faux avec le programme du président de la République dont la teneur est la réhabilitation du cadre et des compétences du pays.

 «Non ! monsieur le Premier ministre, la réhabilitation dans nos droits ne coûtera pas grand-chose à l'Etat. Les quelques milliers de dinars ne font pas de nous des riches dans l'actuelle spirale d'augmentation des prix», ont plaidé les deux conférenciers.

 Revenant à la grève, les deux conférenciers ont souligné que les CHU de Annaba, d'Oran, de Ouargla et de Constantine observeront mercredi prochain des sit-in à l'intérieur des hôpitaux.