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Algérie - Egypte: Football, mensonges et vérités historiques

par Louhibi Mohamed Bachir *

Les premières règles du football s'élaborèrent en 1860 pour en faire un sport devenu le plus populaire à travers le onde, drainant des foules de plus en plus importantes sur les stades.

Son évolution a été lente jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale, moyenne entre celle-ci et la deuxième, puis très rapide depuis la fin de cette dernière. L'engouement qu'il suscite amplement est conforté par la diffusion des grandes rencontres par les médias et en particulier la TV d'où il résulte un impact considérable et une très grande influence de cette pratique sportive.

 Aussi, rencontres nationales et internationales ne sont pas laissées au hasard.

 D'où il apparait que pour chaque discipline il existe une fédération sportive internationale dont le but consiste à établir les règlements et organiser les compétitions mondiales et continentales.

 Ils consistent aussi entre autres à prévenir les tricheries, les violences comportant des dangers certains très réjudiciables à l'esprit et à la pratique de ce sport si populaire. Malheureusement, la violence qui accompagne fréquemment des pétitions nationales et internationales ne cesse d'augmenter. Mais, si habituellement elle est le fait de certains individus ou groupes dévoyés, voilà que l'Egypte a le triste privilège d'innover dès lors que ses dirigeants ont eu recours à un dopage politique pensé, organisé, réfléchi et, bien sûr, matérialisé par l'agression lâche et inqualifiable de nos joueurs, de leurs encadreurs et de leurs fervents supporters.

 Contrairement à toutes les lois de l'hospitalité et de leurs obligations légales et impératives et au lieu de veiller à leur sécurité, ils accueillirent les nôtres avec des blocs et des cailloux en réponse aux fleurs qui leur furent offertes à Blida.

 Par une pression psychologique lâche et calculée : coupure d'eau à l'hôtel où l'équipe a résidé, coups de klaxons continus toute la nuit de la veille du match pour l'empêcher de dormir, «agréments» cités seulement pour l'exemple tellement le guet-apens, cet apanage des lâches, a été pratiqué dans toutes ses formes.

Notre belle et fougueuse équi pe, n'en déplaise à quiconque, porteuse d'une conception rationnelle, organisée, réglementée et codifiée a été l'Ambassadrice de l'Algérie, de son courage, de sa combativité, de sa loyauté et de sa dignité.

 L'Egypte spécialiste des basses manoeuvres nous a gratifiés d'un arbitrage super truqué lors de la rencontre avec le Rwanda à Blida. N'empêche pas moins que la loyauté, cette force de l'âme, a prévalu et l'Algérie a gagné comme elle le méritait amplement une fois de plus, même si deux buts lui furent volés.

 Et voilà que Oum Eddounia enfante de ce qu'elle avait en gestation depuis des mois du vil et lâche comportement qu'elle portait en elle : agresser l'Algérie et son équipe nationale dans tous les sens du terme en faisant feu de tout bois. N'ont-ils pas dit qu'ils nous ont appris la langue arabe, nous qui avions des centaines de zaouias, structures séculaires où l'enseignement multiforme était pratiqué bien avant l'arrivée des Français.

 N'ont-ils pas dit qu'ils nous enseignèrent notre révolution déclenchée le 1er Novembre 1954 après une longue maturation du Mouvement national algérien et de ses luttes incessantes depuis que la colonisation nous a agressés. Dire cela aux descendants de Jugurtha (160 à 104 avant JC) que les Romains firent mourir de faim dans leur prison et aux mêmes descendants de l'Emir Abdelkader qui combattit farouchement la France (première puissance militaire mondiale) près de 18 ans, des Mokrani, Bouamama, au pays des 45.000 martyrs de Sétif et de sa région le 8 Mai 1945, aux compatriotes et compagnons de Messali, Ferhat Abbes, Zabana le premier martyr guillotiné sur l'insistance de Mitterand, ministre de la Justice du Gouvernement français de l'époque, Abbane Ramdane, Ben Boulaid, Amirouche, Houari Boumediene, aux parents et descendants de un million et demi de martyrs, c'est faire injure à tout un peuple qui a résisté à la colonisation, ses enfumades dans les grottes du Dahra et d'ailleurs, ses humiliations, ses tortures et à sa puissante machine de guerre.  

C'est encore faire une injure grave à tout un peuple qui a toujours payé un très lourd tribut pour son indépendance et sa dignité, et plus grave encore, en brulant le drapeau des Algériens qui firent face aux paras de Massu et aux sanguinaires de l'OAS.

 Maintenant, évoquer en termes mensongers et excessifs l'aide apportée à notre lutte de libération, à cela nous disons que nous avons largement payé notre dette morale. Les soldats de notre armée n'ont-ils pas, sous l'autorité de Khaled Nezzar et d'autres brillants officiers, fait face au bord du Canal de Suez à l'armée israélienne en la bombardant intensément et fréquemment au point où Israël a demandé l'intervention de l'ONU pour faire cesser les tirs violents et meurtriers dont elle fut l'objet malgré les ripostes de son aviation qui n'avait pas réussi à les faire taire dès lors que nos vaillants Jounouds changaient rapidement de position.

 Les avions d'Air Algérie n'ont-ils pas aidé au transport de soldats marocains en 1973 ?

Le regretté Houari Boumediene n'avait-il pas fait un premier voyage à Moscou pour presser les dirigeants soviétiques de maintenir la fourniture de l'armement nécessaire à la continuité de la guerre de 1973.

 Ces derniers étant réticents, vu l'importance de la dette égyptienne, exigèrent un paiement immédiat et c'est une partie de l'or du peuple algérien qui fut offerte pour un règlement comptant lors d'un deuxième voyage de notre regretté président Houari Boumediene en personne aussitôt.

 Ainsi, le président Sadate avait exprimé publiquement sa reconnaissance à l'Algérie qui fit preuve de son «nif» agissant et traditionnel ancré en chaque algérien.

 Pourquoi Moubarek et ses fils et leurs meutes viennent aujourd'hui nous agresser dans tous les sens du terme, ce qui du reste nous choque sans nous impressionner pour autant car, comme dit le proverbe arabe «les chiens aboient et la caravane passe».

Fuite en avant, calculs de fin de règne et ambitions monarchiques ne pèsent finalement pas très lourd face à ce que vient de vivre l'Algérie. Oui, parfaitement, des journées historiques et glorieuses

 Sans calcul aucun et avec toute la spontanéité possible, c'est un peuple encore et toujours debout, malgré les aléas, une transition difficile qui a montré ce qu'il a au fond de ses entrailles.

 Sa première richesse : cette si belle et fougueuse jeunesse a exprimé avec toute la force et la vigueur possibles son patriotisme, l'amour de son pays, de sa terre arrosée de sang et son unité dès que l'on touche à ses valeurs et à ses enfants.

La dignité ne s'achète pas, elle existe ou pas Maintenant, des enseignements s'imposent à tous. Les Egyptiens doivent savoir raison gardée, cesser l'invective, le mensonge et plus encore leurs menaces. Nos dirigeants aussi doivent savoir prendre acte très sérieusement de la force puissante de cette jeunesse. Du Nord au Sud de l'Est à l'Ouest et à partir de tous les continents, elle s'est exprimée avec force et détermination.

Comprenez, Messieurs, le puissant message et faites, s'il vous plait, la lecture qui s'impose car, il parait opportun de dire que le Peuple algérien a toujours été empêché de montrer ce qu'il a réellement au fond de ses entrailles.

 Mais il sait aussi prendre ses responsabilités lorsque les circonstances l'exigent comme il vient de le démontrer si brillamment. Libérez les saines ambitions démocratiques, culturelles, économiques et sociales et toutes celles que, jeunes et vieux, nous nourrissons pour notre pays, notre peuple et notre bien-aimée patrie. Comprenez le message délivré, regardez, ouvrez bien les yeux, évaluez le juste sens de tout ce qui vient de se passer.

 En résumé, c'est le sang neuf de l'Algérie qui vient de se manifester. Expérience, sagesse et jeunesse sont une belle promesse pour l'avenir. Et dans un même élan face à toutes les lâchetés, nous avons montré notre patriotisme, l'amour fervent que nous portons à notre pays avec notre unité exemplaire et exprimé avec force et détermination nos valeurs et nos convictions. Notre Etat-Nation renaissant durant la lutte de libération, qui n'a cessé de se fortifier au fil des années depuis l'indépendance malgré les coups durs encaissés récemment, en sort plus que fortifié grâce à l'union sacrée du Peuple de l'Etat et de ses dirigeants suite à ces événements.

 Merci à tous les artisans de ces moments inoubliables et, en particulier, à nos frères soudanais pour leur hospitalité et One-Two-Tree VIVA L'ALGERIE

* Avocat à la Cour