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Bus et transport de marchandises: Les «vieux» véhicules retirés de la circulation

par Djamel Belaïfa

A l'origine de nombreux accidents mortels, les véhicules de plus de 30 ans feront l'objet d'un retrait progressif de la circulation. C'est ce qu'a annoncé hier le sous-directeur de la circulation routière au ministère des Transports, M. Tahar Messaoud Nacer. Ce dernier, qui intervenait sur les ondes de la radio nationale, a indiqué que le retrait des véhicules de la circulation se fera progressivement en fonction de leur état et de leur moyenne d'âge. Selon le même responsable, les véhicules concernés par cette mesure sont les véhicules de transport en commun et de marchandises. Le même intervenant a précisé qu'il s'agira des véhicules majoritairement de plus de 30 ans qui peuvent être à l'origine d'accidents en raison du manque de professionnalisme, conjugué à l'utilisation de pièces de rechange contrefaites. Un véhicule est considéré vétuste notamment sur la base de son âge et de son kilométrage, a indiqué le responsable avant de préciser que la catégorie qui sera la plus concernée par cette prochaine mesure sera certainement celle dont l'âge dépasse 30 ans. Concernant l'aspect définitif ou temporaire de ce retrait, M. Tahar Messaoud dira que «cette opération sera modulée et un échéancier sera présenté au Premier ministère». Cette mesure, qui s'inscrit dans le cadre des dispositions prises par les pouvoirs publics pour mettre un terme à l'hécatombe sur nos routes, intervient à un moment où, de plus en plus d'accidents mortels sont enregistrés un peu partout à travers le territoire national. Pour la seule journée du lundi, six personnes ont trouvé la mort et 86 autres ont été blessées dans 35 accidents de la route survenus à travers l'ensemble du territoire national. Selon un communiqué du Commandement de la Gendarmerie nationale, ces accidents ont engendré également des dégâts matériels importants à 52 moyens de locomotion : 43 véhicules de tourisme, 7 camions, un tracteur agricole et une motocyclette. L'excès de vitesse, le refus de priorité, les défaillances mécaniques, les dépassements dangereux suivis du manque de visibilité demeurent les causes essentielles de ces accidents, relève le communiqué.

 Les accidents les plus meurtriers ont été enregistrés ces derniers jours à Médéa et Boumerdès. Le 30 septembre dernier, le télescopage entre deux bus de transport de voyageurs avait fait 12 morts et 64 blessés. L'accident s'est produit dans la commune de Chahbounia, sur la RN 40 reliant Tiaret à M'sila. Un bus assurant la liaison Tébessa-Oran a percuté de plein fouet un autre assurant la navette Oran-Sétif. Le 10 octobre, sept personnes ont trouvé la mort et 26 autres ont été blessées lorsque le bus à bord duquel elles se trouvaient s'est renversé dans la commune de Souk El-Had (Boumerdès).

 Pour parer à cette recrudescence des accidents, notamment ceux dus à des défaillances techniques, les agences de contrôle techniques ont été rappelées à l'ordre. A Tiaret, le wali a insisté sur l'application stricte des règles légales et réglementaires liées au contrôle technique des véhicules, sous peine de mesures coercitives. Selon les statistiques du ministère des Transports, 90 % des accidents de la route en Algérie ont pour origine le facteur humain. En outre, les chauffeurs les plus impliqués dans les accidents ont entre 30 et 39 ans (30 % des cas) contre 16 % pour la catégorie des moins de 20 ans. Les poids lourds (bus et camions) représentent 15 % des accidents, selon ses chiffres. Les accidents de la route sont nombreux dans les villes mais plus mortels en rase campagne en raison de la vitesse excessive.