La cause de cette décision du moins inattendue, puisque les sociétés
françaises étaient des habituées de cet événement économique, serait les
dernières dispositions prévues dans la loi de finances complémentaire 2009. Le
raffermissement des conditions d'investissements étrangers fâchent les
entreprises françaises. En signe de mécontentement, les investisseurs français,
chapeautés par la Chambre française de commerce et d'industrie en Algérie
(CFCIA), semblent battre en retraite sur le marché algérien. Après leur
participation jugée timide dans la dernière Foire internationale d'Alger (FIA)
et la 13ème édition du Salon de l'automobile d'Alger (SIAA), les Français ont
décidé carrément de boycotter la 11ème édition de la Foire internationale
d'Oran. « Nous avons envoyé des invitations à la CFCIA et aux entreprises françaises,
mais elles ont répondu qu'elles n'étaient pas prêtes pour participer à cette
foire. Les Français n'ont donné aucune explication quant à leur refus de
prendre part à cet événement économique», confie M. Abdoun, directeur de
l'Algérienne des foires et manifestations économiques (AFEM), co-organisateur
de cette foire avec l'EMEC. Cette réponse «diplomatique » des Français révèle
une progression du mécontentement parmi les investisseurs français en Algérie
devant les mesures protectionnistes prises par le gouvernement pour contenir
l'explosion de la facture des importations. Le mariage forcé ou les 70/30 a été
le coup de grâce pour les ambitions françaises en Algérie, considérée jusqu'à
un passé proche, comme une chasse gardée de la France. Les sociétés françaises
ne sont pas les seules à avoir boudé la Foire internationale d'Oran, d'autres
sociétés européennes à l'exemple des Espagnols seront absentes cette année. «La
nouvelle réglementation a dissuadé de nombreuses sociétés intéressées par
l'investissement en Algérie», confie le responsable commercial à l'EMEC. A part
l'Italie, un partenaire historique de l'Algérie et la Pologne, deuxième
participation dans cette foire, les pays européens semblent se désintéresser à
cet événement. Conséquence : la Foire internationale d'Oran sera dédiée en
quelque sorte au Maghreb. La 11ème FIO est organisée, d'ailleurs, sous le thème
«carrefour maghrébin». Il y aura ainsi une participation en avant-première de
la Lybie et du Maroc. Le Royaume chérifien sera représenté par une délégation
composée de 25 groupes d'entreprises et de sociétés spécialisées dans
différents secteurs d'activité, à commencer par la confection, les pentures
industrielles, les chaussures, les remorques... etc. Le pavillon marocain devra
s'étaler sur une superficie de 300 mètres carrés, selon les organisateurs.
«Notre présence à Oran est une première expérience pour tester le marché et se
renseigner en matière de réglementation. Nous venons pour renouer des
partenariats gagnant/gagnant avec les entreprises algériennes», affirme le
chargé du pavillon marocain. Notre interlocuteur a regretté, à cette occasion,
la fermeture des frontières terrestres entre les deux pays qui entrave, selon
lui, le développement des échanges commerciaux entre les deux pays voisins. «La
proximité géographique entre nos deux pays est un atout pour le raffermissement
des échanges commerciaux puisque entre Oran et Casablanca il n'y a que six
heures de route. Bien sûr la fermeture des frontières est trop gênante pour le
commerce», signale notre interlocuteur. La participation marocaine est
organisée conjointement par l'Union générale des entreprises et professions du
Maroc (UGEP) et l'agence Duocom.