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Le poulet «perd» 150 dinars en quelques jours !

par A. El Abci

Démarré avant le mois de Ramadhan écoulé, et conçu pour assurer une meilleure disponibilité des produits alimentaires de base au citoyen, et surtout à un niveau de prix supportable pour lui, mais en même temps assez rentable pour les agriculteurs, le système «SYRPALAC» semble finalement avoir fait long feu, durant ce mois de carême où une réelle folie des prix a été enregistrée. Et à l'évidence, comme l'attestent d'ailleurs des citoyens, c'est une période traditionnellement devenue propice à toutes les spéculations et à la montée inconsidérée des prix de tous les produits rentrant dans la composition du panier de la ménagère. Le SYRPALAC, pourtant précédemment appliqué avec bonheur à la pomme de terre sur le territoire de la wilaya de Constantine, a été élargi aux viandes rouges et blanches, dont le poulet notamment. Malheureusement les prix de celui-ci, pendant le mois sacré, ont eu un effet contraire puisqu'ils ont battu tous les précédents records de hausse, atteignant les 360 à 380 DA le kg, rendant ainsi presque impossible au citoyen d'en acheter. Ce n'est que dernièrement, c'est-à-dire deux semaines après l'Aïd, que le prix du poulet a commencé à descendre. Hier matin, il se négociait au marché Boumezzou à 230 DA le kg, perdant ainsi quelque 150 DA/kg et ceci sans aucune explication cohérente. Selon les marchands de ce produit rencontrés au marché, les choses sont assez simples à comprendre. «Ce n'est qu'une question d'offre et de demande, affirment-ils. Etant donné les habitudes de ?surconsommation' des citoyens durant le Ramadhan, transformant les trente jours de jeûne en autant de jours de grande dépense, la demande sur les viandes blanches, et particulièrement celle du poulet, ne pouvait que monter». Et nos interlocuteurs d'ajouter: «Comme les prix des viandes rouges atteignaient des pics inaccoutumés en cette période, les rendant hors de portée du plus grand nombre de consommateurs, ont fait que ces derniers se rabattent sur les viandes blanches et particulièrement sur le poulet.» D'où évidemment, disent-ils, «cette forte demande transformée en pression sur le marché de gros, qui ne pouvait que se traduire toujours par des prix plus forts.» Des clients, qui faisaient leurs emplettes au marché, avouent également «ne rien comprendre à ces yo-yo de prix des denrées de consommation», qui demeurent pour eux une véritable énigme. Ils avouent adhérer aux arguments des marchands, mais tout en émettant des réserves, quant à leur complète capacité à expliquer le phénomène dans son intégralité. «Pour ma part, déclare l'un d'eux, personne n'arrivera à me faire douter qu'à côté de ces lois, qui expliquent une partie du phénomène de la flambée inconsidérée des prix, il y a des pratiques de spéculation et ce, à plusieurs niveaux.» Toutes nos tentatives auprès des services concernés de la direction de l'Agriculture de la wilaya, pour plus d'explications sur ce phénomène, ont été vaines. Les responsables directement concernés par le sujet étaient injoignables.