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Le bac algérien à 55%... d'échecs, en quête de réussite

par Khaled Bouzidi

S'il y a une révolution à lancer aujourd'hui en Algérie c'est bien celle de la connaissance par l'éducation. Un indicateur permet de mesurer le niveau de connaissance de nos élèves et leur aptitude à suivre des études supérieures : c'est le taux de réussite au BAC.

 Pour 2009, les résultats sont bien loin des objectifs et de l'optimisme annoncé par les responsables de l'éducation nationale : 45% de réussite, pour ne pas dire 55% d'échecs pour le BAC 2009.

 Si on compare ce taux à celui de notre voisin du nord de la méditerranée, la France qui est de 21,6% sans la session de rattrapage, notre taux d'échec au bac 2009 est équivalent à 254% de celui de la France. Un résultat qualifié de « logique » et de « satisfait » par les représentants du ministère de l'Education : « C'est un taux très satisfaisant au vu de la particularité du parcours scolaire de cette cohorte, qui est composée d'élèves de la dernière promotion de l'enseignement fondamental qui ont échoué au BEM de la session 2005 et non admis en première année secondaire », nous explique-t-on (voir l'édition du journal Elwatan du 9 juillet 2009)

 Le Ministre de l'Education, a indiqué lors du 2e Forum des enseignants innovants le 21 juin 2007, que...l'introduction des outils générés par les TIC permet d'avancer avec affirmation que le taux de 70% de réussite au bac en Algérie est réalisable à moyen terme». Pour le ministre de l'Éducation, ...il n'est plus possible de continuer avec les moyens pédagogiques qui remontent à l'ère de la pierre»

 Deux ans plus tard, à peine l'examen ayant pris fin, le 13 juin 2009, le Ministre de l'Education, avec le même optimisme, annonce : «Nous sommes convaincus que le taux de réussite au Bac sera important. Il dépassera du moins celui enregistré ces dernières années ».

 Si l'objectif été de 70% et que le résultat est de 45%, force de constater que la régression est de 25% : un déclin de 35% par apport à l'objectif, c'est énorme ! Alors, quelques questions me traversent l'esprit :

1. La dernière promotion de l'enseignement fondamental représente-t-elle le ¼ (par apport au 25%) de la population du BAC 2009 ?

2. Pourquoi n'a-t-on rien fait pour cette catégorie d'élèves pour qu'ils aient autant de chance que les autres ?

3. Pourquoi n'a-t-on pas géré l'échec possible en 2006, probable en 2007 puis certain en 2008 de ces élèves ?

4. Quel est l'état des lieux de «l'introduction des outils générés par les TIC » ?

5. Quels sont les objectifs et perspectives 2010 et plus?

 A mon sens le problème n'est pas dû uniquement à la singularité d'une partie de la population du Bac 2009, ou/et à l'utilisation des TIC comme support, circuit et autoroute de la connaissance; le problème est essentiellement celui d'un système sans visibilité à moyen termes, sans charte de bonne gouvernance et sans tableau de bord.

 Le ministère de l'éducation doit mettre en œuvre un véritable système d'information décisionnel et stratégique : un tableau de bord ne serwt pas à constater les échecs, il aide à anticiper les réussites.