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Rumeurs et interrogations: Les agences de voyages, la Omra et la grippe porcine

par A. Mallem

Devant la propagation de la grippe porcine à travers le monde, et surtout la confirmation de deux cas dans la ville des ponts, les nombreuses informations et les rumeurs véhiculées, une certaine inquiétude a commencé à prendre forme chez les citoyens constantinois inscrits à la Omra. «Nous nous sommes inscrits à l'agence pour partir durant le Ramadhan, mais nous craignons que d'ici là, la situation évolue et que ce voyage soit remis en question», nous a déclaré un groupe de citoyens rencontrés à proximité d'une agence de voyages où ils venaient s'informer.

D'autres, trouvés à l'intérieur d'une autre agence où ils étaient venus pour avoir des assurances sur leur départ pour le petit pèlerinage, rituel très prisé durant la période du Ramadhan, nous ont parlé de leurs inquiétudes alimentées par la rumeur quant à une éventuelle annulation des opérations Omra à cause de la pandémie de la grippe porcine. Ces citoyens, qui commencent à se faire à cette idée, ont cité à ce propos l'exemple de la Tunisie et les déclarations faites dernièrement par les autorités sanitaires saoudiennes qui invitaient les personnes âgées et les femmes enceintes à éviter le voyage.

Contactés, trois voyagistes, parmi les plus connus sur la place constantinoise, nous ont affirmé que les inscriptions et les réservations pour les lieux saints ainsi que les départs se font normalement. Ainsi, M. Nadir Belhadj-Mostefa, PDG de Numidia Travels Services et vice-président du Syndicat national des agences de voyages, nous a affirmé que son agence n'a enregistré, à travers le territoire national, aucune espèce d'inquiétude chez les gens inscrits et pas la moindre annulation à cause de cette pandémie, ajoutant que les opérations se déroulent le plus normalement du monde. Pour sa part, M. A. Hlassa, de l'agence Constantine Travel Service, nous a assuré que ces rumeurs sont sans fondement et a confirmé lui aussi l'absence d'annulations dans le cadre de la Omra.

Ce n'est pas le cas de M. Brahimi Faouzi, directeur général de Nouba Travel Services, dont les propos ont été plus nuancés. Ce dernier, en confirmant qu'il y a eu certes des annulations à Constantine, mais c'était surtout à cause de manque de places durant la période de pointe du Ramadhan. Les gens à qui ils ont proposé de partir maintenant n'ont pas accepté. Par contre, affirme-t-il, à Alger où l'agence a une antenne, l'inquiétude résultant de la pandémie qui a touché aussi le pays abritant les lieux saints de l'Islam, où 9O cas ont été déclarés officiellement, existe réellement chez les voyageurs et lui a été signalée par ses agents. «Chez nous, à Constantine, aucun inscrit n'a fait part de la moindre inquiétude», a assuré M. Brahimi. Il s'est interrogé ensuite sur le sens à donner à cette rumeur, car, selon lui, une éventuelle annulation de la Omra, qui serait fatalement suivie par celle du Hadj, serait catastrophique pour les agences de voyages et pour l'Etat qui, par le biais de l'Office national du Hadj et de la Omra, a déjà payé 3O% du coût des réservations pour le Hadj 2OO9.

Cette dernière opération, qui concerne un quota de 36.OOO futurs pèlerins, coûtera globalement, selon ses calculs, 531 milliards de centimes. «Je ne pense pas que les pouvoirs publics puissent annuler ces deux opérations, dit M. Brahimi. Nous avons envoyé dernièrement des groupes aux lieux saints de l'Islam et ils sont tous revenus en bonne santé !», affirme-t-il. Il indiquera à la fin que leurs inquiétudes à eux, les opérateurs, se situent à un autre niveau : comment faire face à l'insuffisance des vols programmés par Air Algérie, à l'incohérence de ses programmes, à l'augmentation du billet qui atteint cette année 9 millions et demi de centimes, laquelle augmentation rejaillit fatalement sur le coût individuel de la Omra, qui vacille aujourd'hui entre 12, 15 et 16 millions de centimes selon les périodes (la période de pointe se situe pendant le mois de Ramadhan), etc.

La direction des affaires religieuses de la wilaya confirme la normalité de la situation, «où aucune suppression de quoi que ce soit n'est prévue».